La présidence de la Nouvelle-Aquitaine a officialisé, jeudi 14 septembre, l’ampleur des difficultés financières auxquelles sera confronté le budget 2024. Confronté à la poursuite du gel de la base fiscale et à un contexte inflationniste, le président Alain Rousset a prévenu que toutes les lignes budgétaires seront impactées, sans exclusion.
Un manque à gagner accentué par le gel fiscal
Dans un contexte où l’État maintient la réduction des dotations aux collectivités et gèle les valeurs locatives utilisées pour calculer la taxe foncière et la taxe d’habitation, la Région estime le manque à gagner à près de 100 millions d’euros sur 2023 et 2024. « Nous subissons depuis plusieurs années un désengagement financier de l’État, avec une progression de nos recettes contrainte à zéro, alors que nos dépenses de fonctionnement sont indexées sur l’inflation », a souligné le président Rousset lors d’un point presse à Bordeaux.
Quels secteurs seront touchés ?
- Transport : les dessertes TER et les subventions aux cars régionaux pourraient connaître une légère réduction de fréquence ou une hausse de tarifs modulée.
- Enseignement : les investissements dans les lycées, rénovations et équipements numériques seront reprogrammés sur plusieurs années.
- Aménagement du territoire : les aides aux communes rurales, notamment pour les projets de voirie et d’assainissement, seront priorisées selon l’urgence sanitaire ou patrimoniale.
- Développement économique et touristique : les appels à projets soutenant les filières innovantes et le tourisme durable verront leur enveloppe réduite de l’ordre de 10 %.
Vers une nouvelle gestion de la dette
Pour limiter l’impact sur les services aux habitants, la Région envisage de recourir de manière plus modérée à l’emprunt. « Nous devons stabiliser notre dette tout en préservant le maintien de l’investissement public. Nous étudions chaque projet au regard de son utilité sociale et économique », a expliqué la vice-présidente chargée des Finances.
Calendrier et débats à venir
Le débat d’orientation budgétaire (DOB) se tiendra au conseil régional début octobre. Les élus de la majorité et de l’opposition seront appelés à débattre des priorités 2024 et à voter un budget serré, marqué par la recherche d’économies et l’optimisation des ressources existantes.
Dans un message aux agents régionaux, Alain Rousset a insisté sur la nécessité de faire preuve de solidarité et d’inventivité pour « maintenir le cap d’une région dynamique, tout en respectant la contrainte budgétaire imposée par l’État ». Une feuille de route qui devrait façonner la politique régionale pour l’année à venir.