UE-Mercosur : la France obtient des clauses de sauvegarde

Bruxelles a annoncé ce jeudi un compromis dans le controversé accord UE-Mercosur. Face aux réserves de Paris concernant la concurrence des importations agricoles sud-américaines, la Commission européenne s’engage à activer des mécanismes de sauvegarde si les importations dépassent des seuils définis.

Un accord sous forte pression française

Depuis la conclusion provisoire de l’accord en 2019, la France plaide pour la protection de ses filières vulnérables, notamment l’élevage bovin et la production de sucre. Le ministre de l’Agriculture, pointant une possible « inondation » du marché, avait menacé de bloquer définitivement la ratification. Bruxelles a finalement concédé :

  • La mise en place de seuils d’importation trimestriels pour la viande bovine et le sucre.
  • La possibilité de déclencher des droits de douane supplémentaires en cas de « perturbation grave » du marché.
  • Une revue annuelle des volumes importés, avec rapport transmis au Parlement européen et aux États membres.

Réactions et prochaines étapes

Du côté des organisations agricoles, l’accueil est « prudent mais encourageant ». La FNSEA salue « une première victoire » tout en demandant des garanties sur l’efficacité des mesures. Les ONG environnementales, en revanche, jugent le compromis insuffisant pour répondre aux enjeux climatiques et aux normes sanitaires.

La balle est désormais dans le camp du Conseil européen et du Parlement, qui devront ratifier l’accord avant une entrée en vigueur définitive. En France, le débat se poursuit au Parlement où la majorité présidentielle doit convaincre ses alliés centristes et conservateurs.

Une victoire du lobbying agricole

Cette concession de Bruxelles illustre la force du lobbying agricole français, capable de peser sur la politique commerciale de l’UE. Elle rassure une profession confrontée à la volatilité des marchés et à la pression d’une concurrence mondiale jugée déloyale.

À l’heure où le gouvernement vante le soutien à la souveraineté alimentaire, cet accord ajusté représente un signal fort : Paris entend protéger son agriculture contre une mondialisation sans limites.

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