Toray à Langon porte plainte contre Timothée Esprit pour parloirs

Langon (Gironde) – Toray Carbon Fibers Europe (CFE), le site de production de fibres de carbone basé à Langon, a officiellement déposé une plainte contre le délégué syndical CFE-CGC, Timothée Esprit. L’industriel reproche au représentant du personnel ses visites, ou « parloirs », avec l’ancien détenu Georges Abdallah ainsi que la prise d’images jugée illégale durant ces rencontres.

Une plainte pour prise d’images et sollicitation

Selon la plainte consultée par Nouvelles d’Aquitaine, Toray CFE accuse M. Esprit de deux chefs d’infraction :

  • Prise illégale d’images – l’entreprise affirme que plusieurs photographies et vidéos ont été effectuées à l’insu de la direction, sans autorisation sur le site ou dans l’enceinte du parloir.
  • Sollicitation d’une personne détenue – Toray CFE considère que les rendez-vous avec Georges Abdallah, toujours incarcéré à la Maison d’arrêt de Gradignan, constituent une ingérence déplacée dans le cadre de ses fonctions syndicales.

La plainte a été transmise au parquet de Bordeaux, qui a diligenté une enquête préliminaire et saisi un juge d’instruction en charge de l’affaire.

Soutien des syndicats et de personnalités politiques

Du côté des organisations syndicales, la section CFE-CGC de Toray dénonce un acte d’intimidation visant à museler toute critique de la direction. « Cette procédure vise à fragiliser la parole des représentants du personnel », déclare le secrétaire régional de la CFE-CGC.

Un collectif d’élus locaux, composé de membres de La France insoumise et du Parti communiste, a adressé une lettre ouverte au président de Toray Europe pour exiger le retrait de la plainte et condamner « la tentative de stigmatisation d’un syndicaliste ». Selon eux, M. Esprit n’a fait qu’exercer son droit de solidarité et d’information.

Chronologie des faits

  • Avril 2024 : premières rencontres entre Timothée Esprit et Georges Abdallah en parloir, supervisées par l’administration pénitentiaire.
  • Mai 2024 : publication de clichés sur la page Facebook personnelle du syndicaliste.
  • Juin 2024 : Toray CFE dépose sa plainte pour prise d’images illégales et sollicitation.
  • Juillet 2024 : saisie d’un juge d’instruction à Bordeaux pour ouvrir une enquête approfondie.

La suite de la procédure

Le juge d’instruction devra déterminer si les actions de M. Esprit constituent des délits ou relèvent simplement d’un exercice syndical protégé. Le syndicaliste se dit serein et affirme avoir agi « dans le respect de la loi et de la réglementation pénitentiaire ».

De son côté, la direction de Toray CFE refuse tout commentaire supplémentaire, invoquant la confidentialité de la procédure judiciaire.

Par Claire Delaunay

Tags

Partagez cette article :

Recevez gratuitement tous les matins à 7H votre journal par email ! Désabonnez-vous quand vous le souhaitez.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore