À l’occasion de la sortie de son nouvel essai L’âme humaine, publié début septembre, François Bayrou, ministre de la Transition numérique et des libertés publiques, a dévoilé deux propositions destinées, selon lui, à renforcer le vivre-ensemble : ouvrir la réflexion philosophique sur la notion d’âme et instaurer deux nouveaux jours fériés en France. Cette initiative peine toutefois à convaincre la droite parlementaire et locale, y compris en Nouvelle-Aquitaine.
Une proposition en quête de soutien
Dans son livre, le dirigeant du MoDem plaide pour une réinvention de l’unité nationale autour d’un « espace spirituel » partagé, qu’il appelle de ses vœux pour « sortir la société de l’impasse émotionnelle et morale ». Pour matérialiser ce principe, il suggère l’ajout de deux journées chômées : l’une dédiée à la réflexion intérieure, et l’autre célébrant la solidarité entre générations.
Rassemblement ou dispersion à droite ?
À Paris, plusieurs députés Les Républicains (LR) jugent ces mesures floues et détournent l’attention des enjeux économiques et sécuritaires. « On ne règle pas la crise du pouvoir d’achat par des dates sur un calendrier », a réagi un cadre du parti. En Nouvelle-Aquitaine, les élus régionaux LR ont eux aussi exhorté le gouvernement à « privilégier la relance industrielle et l’attractivité des territoires » plutôt que des considérations métaphysiques.
Le calendrier à l’épreuve des critiques
- Premier jour férié proposé : temps de méditation civique.
- Second jour : « journée de transmission » entre jeunes et séniors.
- Opposition : priorité aux questions de pouvoir d’achat, de santé et de sécurité.
Alors que le débat s’installe, François Bayrou entend organiser dès l’automne une série de tables rondes avec philosophes, leaders associatifs et élus locaux. Objectif : affiner son projet et rassurer une droite soucieuse de résultats concrets pour les Français.
Enjeux pour la Nouvelle-Aquitaine
Sur le plan régional, l’idée de journées de partage intergénérationnel pourrait trouver un écho dans les collectivités rurales de Nouvelle-Aquitaine où le lien social se tisse souvent autour des fêtes locales et des commémorations. Plusieurs maires ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour une journée dédiée à l’échange entre anciens et jeunes, favorisant la transmission du patrimoine et des savoir-faire.
Pour l’heure, la balle reste dans le camp du gouvernement. Les débats à l’Assemblée nationale, prévus après la rentrée parlementaire, détermineront si ces propositions remportent l’adhésion nécessaire pour figurer dans la prochaine loi de finances.