Macron voit son appel à la responsabilité se retourner contre lui

Un discours présidentiel critiqué pour son effet boomerang

Lors de sa récente intervention, le président Emmanuel Macron a lancé un appel solennel à la « responsabilité » des Français pour apaiser les tensions politiques et sociales qui traversent le pays. L’initiative, voulue rassurante, suscite cependant de nouvelles critiques et se voit qualifiée de contre-productive par plusieurs observateurs.

Un message jugé moralisateur
Pour Guillaume Tabard, éditorialiste au Figaro, le ton employé rappelle une posture « prescriptive » qui ne correspond pas toujours à l’attente d’un chef de l’État en période de crise. Au lieu de fédérer, cette rhétorique risque de braquer une partie de l’opinion, qui la perçoit comme un rappel à l’ordre hors de propos.

En Nouvelle-Aquitaine, certains élus locaux s’inquiètent de ce qu’ils considèrent comme un éloignement des préoccupations concrètes des citoyens : logement, emploi et pouvoir d’achat figurent rarement au cœur de ce type de discours. « Ici, à Bordeaux comme à Pau, on ne veut pas seulement des appels à la vertu, mais des solutions tangibles, souligne un député régional. »

Effets inattendus sur le terrain politique

Le ton présidentiel a déjà produit plusieurs effets boomerang :

  • Réveiller les oppositions, qui dénoncent un « manque d’écoute » et une forme d’arrogance;
  • Encourager la mobilisation de mouvements sociaux, estimant qu’un président plus attentif aux débats internes du Parlement aurait été préférable;
  • Mettre en difficulté les ministres chargés de la mise en œuvre des réformes, désormais critiqués pour leur alignement trop « servile » avec l’Élysée.

En Aquitaine, les syndicats ont déjà appelé à des rassemblements cette semaine, évoquant un « sursaut citoyen » face à une gouvernance jugée déconnectée. Les maires, quant à eux, tentent de jouer les médiateurs, organisant tables rondes et forums publics pour rétablir le dialogue localement.

Quelle suite pour le mandat présidentiel ?

Le succès de cette stratégie de communication reste donc incertain. Pour certains experts, cet épisode marque un nouvel écart entre la vision verticale du pouvoir et la demande d’écoute et de participation horizontale qui s’exprime dans les territoires. En attendant, Emmanuel Macron devra convaincre que son appel à la responsabilité n’est pas un simple vœu pieu, mais le prélude à des mesures concrètes pour répondre aux attentes des Français, de Bayonne à Limoges.

À l’orée de prochaines échéances électorales régionales, le président et son gouvernement gardent en tête que la confiance, une fois entamée, se reconstruit difficilement.

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