Un sondage Ipsos-BVA-CESI réalisé les 3 et 4 septembre auprès de 1 000 personnes indique qu’une forte part de la population française soutient les actions prévues pour le 10 septembre. Selon l’enquête, 46% des Français approuvent le mouvement national appelant à «bloquer» le pays, 28% s’y opposent et 26% se déclarent indifférents.

Raisons invoquées par les Français

Les motivations avancées par les répondants sont essentiellement sociales et politiques. L’étude relève que :

• 51% des personnes interrogées attribuent le mouvement à la baisse du pouvoir d’achat des ménages ;
• 47% mettent en avant le plan de François Bayrou pour la réduction du déficit ;
• 43% évoquent l’hostilité à l’égard du président Emmanuel Macron et du Premier ministre.

Le sondage a été publié à la veille d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale qui pourrait avoir des conséquences politiques pour le gouvernement.

Profil politique des soutiens et opposants

Le soutien au mouvement varie fortement selon les appartenances politiques. Les sympathisants de la gauche sont massivement favorables : 73% parmi les électeurs de La France Insoumise, 67% chez les écologistes et 61% pour le Parti socialiste. Le Rassemblement national affiche un soutien notable à 58%.

À l’inverse, les électeurs des formations gouvernementales et de droite rejettent majoritairement l’appel au blocage : 73% des sympathisants Renaissance-Horizons-Modem et 57% des électeurs de Les Républicains s’y opposent. Parmi les catégories d’âge, seuls les 60 ans et plus récusent majoritairement le mouvement.

Formes d’action annoncées

Plusieurs syndicats ont appelé à des journées de grève, notamment dans les transports et les hôpitaux. Sur les réseaux sociaux, des appels circulent à des actions de nuisance économique (boycott des achats par carte bancaire) ou à des blocages d’axes routiers. Certaines publications évoquent des opérations rappelant les mouvements des années précédentes, comme des blocages et des sabotages ciblés (radars, distributeurs de billets).

Les auteurs du sondage précisent que le mouvement est né et s’est fortement organisé en ligne, ce qui rend difficile d’anticiper l’ampleur et la forme précise des actions au matin du 10 septembre.

Méthodologie

L’enquête a été menée par Ipsos, BVA et l’École d’ingénieurs CESI les 3 et 4 septembre auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus. Les chiffres présentés correspondent aux pourcentages de réponses exprimées par les participants.

Cette étude illustre la colère sociale portée par une part importante des Français, centrée sur le pouvoir d’achat et la défiance envers la politique gouvernementale, et confirme la polarisation politique autour des formes de mobilisation envisagées pour le 10 septembre.