10 septembre en France : anciens gilets jaunes prêts à rallier le blocage ?

Appels à bloquer le pays, messages sur les réseaux sociaux et une lame de fond sociale : à une semaine du 10 septembre, d’anciens « gilets jaunes » observent avec attention la mobilisation appelée « Bloquons tout ». Plusieurs figures du mouvement historique voient des similitudes avec les épisodes de 2018-2019, mais restent prudentes sur la forme que prendra la contestation.

Rappe ls aux causes initiales

Pour Joseph, ancien « gilet jaune » actif dans le Morbihan (prénom d’emprunt pour des raisons de sécurité), deux revendications font le lien entre les mouvements : le pouvoir d’achat et la volonté de « dégager le gouvernement actuel ». Un sondage cité par la dépêche indique que 46% des Français soutiennent les actions de blocage prévues le 10 septembre, signe d’une inquiétude large sur les fins de mois.

Chloé Tessier, militante normande, souligne la dégradation du quotidien : « Avant, pour 50 euros, on avait un caddie, maintenant c’est un sac de courses ». La hausse des prix à la pompe et l’inflation persistante reviennent comme motifs de colère partagés par d’anciens participants aux ronds-points.

Entre solidarité et méfiance envers les récupérations politiques

Plusieurs acteurs historiques du mouvement voient dans le 10 septembre une opportunité de revanche ou de relance. Jérôme Rodrigues, figure connue du mouvement, affirme que « la colère est là depuis très longtemps » et dénonce l’incompétence des dirigeants. Jacline Mouraud, à l’origine d’une vidéo qui avait popularisé le mouvement en 2018, évoque pour sa part une population qui n’en peut « plus de cette classe politique ».

Cependant, des anciens manifestants expriment aussi des réserves : Monique, fidèle aux ronds-points jadis et aujourd’hui prudente, regrette la « récupération » par des forces politiques comme La France insoumise, alors que certains participants désirent que l’action reste « apolitique ».

Modalités d’action incertaines

Sur les formes de mobilisation, les avis divergent. Joseph note que l’appel initial semblait viser d’abord un arrêt de la consommation et un retrait d’argent, tandis que des messages évoquent désormais des blocages ou même des « sabotages ». Ludivine Hilairet, ancienne du mouvement à Caen, estime que le 10 septembre ressemble à « un gilet jaune bis », mais souligne que le mouvement est « plus large » cette fois, avec des syndicats engagés et des préavis de grève.

  • Actions évoquées : arrêt de la consommation, retrait d’argent, blocages locaux.
  • Acteurs impliqués : anciens « gilets jaunes », syndicats, agriculteurs et collectifs divers.
  • Points de tension : récupération politique, risques d’escalade, coordination floue.

Une étincelle qui pourrait embraser

Pour certains, le contexte social montre une accumulation de motifs de mécontentement : inflation, pouvoir d’achat, réforme des retraites, tensions sur le monde agricole. Chloé Tessier évoque « une petite étincelle » et va jusqu’à parler d’« un début d’insurrection » si la mobilisation prenait de l’ampleur. Mais les incertitudes demeurent sur l’ampleur réelle de la participation et sur la capacité d’un mouvement dispersé à se coordonner à l’échelle nationale.

À quelques jours du 10 septembre, anciens militants et observateurs restent donc sur le qui-vive : entre espoir de relance et crainte d’une récupération ou d’une dérive, le débat sur la nature et la portée du mouvement est revenu au premier plan.

Sources : entretiens d’anciens « gilets jaunes » cités et dépêche AFP relayée par Sud Ouest, 7 septembre 2025.

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