Reprendre contact avec de vieux amis : étude révèle freins et bénéfices

Nombreux sont ceux qui pensent à un ancien ami au réveil, commencent un message puis l’effacent. Une étude menée par des chercheuses de la Simon Fraser University (Canada) décrypte ce comportement et montre pourquoi, malgré l’envie, la majorité n’ose pas franchir le pas.

Les chiffres clés

Les enquêtes menées par les auteures indiquent que jusqu’à 90 % des personnes interrogées identifient au moins un « vieil ami » — c’est‑à‑dire quelqu’un qu’elles apprécient mais avec qui elles ont perdu le contact. Pourtant, seulement 30 % à 34,2 % des participants choisissent effectivement de reprendre contact lorsqu’on leur demande d’écrire et, potentiellement, d’envoyer un message.

Méthode : analyse des messages et d’un panel de participants

Les chercheurs ont analysé plus de 850 messages rédigés dans des études antérieures, en combinant deux approches :

  • un codage automatique via le logiciel LIWC pour mesurer la longueur, l’orientation temporelle (passé, présent, futur) et l’intensité des émotions,
  • un codage humain sur des éléments plus subjectifs (rappel de souvenirs précis, reconnaissance d’une responsabilité, ton du message), évalués sur 13 critères.

Les résultats montrent que les messages destinés à de vieux amis sont souvent positifs et axés sur le présent, mais le contenu seul ne suffit pas à prédire qui enverra effectivement son message : seules six variables sur plus de vingt analysées apparaissent significatives, et leurs effets sont faibles et incohérents entre échantillons.

Qui ose reprendre contact ?

Pour identifier les profils plus enclins à renouer, les chercheuses ont recruté 312 participants sur un campus et en ville. Après avoir désigné un vieil ami, chacun a répondu à un questionnaire (bonheur, solitude, personnalité, satisfaction amicale) puis a eu deux minutes pour rédiger un message et décider de l’envoyer.

Parmi toutes les variables mesurées, une seule s’est révélée prédictive : la « résilience de l’amitié ». Cette notion désigne la conviction que les amitiés peuvent perdurer malgré de longues périodes de faible interaction. Les personnes qui croient en cette résilience sont davantage susceptibles de passer à l’action.

Conseils pratiques pour renouer

Les auteures insistent sur un point simple : il ne faut pas attendre le message parfait. Quelques pistes pragmatiques ressortent :

  • Privilégier un message court et chaleureux : « Salut, ça fait longtemps ! Comment vas‑tu ? »
  • S’appuyer sur un déclencheur concret (une chanson, une photo, un souvenir partagé) pour amorcer la conversation.
  • Éviter de suranalyser le texte : l’important est le geste, pas la forme.

Les résultats montrent que l’hésitation n’est pas l’apanage d’un type particulier de personnalité. Beaucoup de personnes veulent renouer ; seul un nombre réduit passe à l’acte. Prendre conscience que la plupart hésitent peut aider à franchir le pas.

Crédit : article initialement publié sur The Conversation et signé Lara B. Aknin et Kristina K. Castaneto, Simon Fraser University. Traduction et adaptation pour Nouvelles d’Aquitaine.

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