Manuel Valls tire la sonnette d’alarme à la veille du vote
Invité dimanche du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, Manuel Valls, ministre des Outre-mer et ancien premier ministre, a lancé un appel solennel pour éviter ce qu’il a qualifié de « véritable suicide politique » des institutions françaises. À la veille d’une séance parlementaire exceptionnelle et d’un vote de confiance attendu difficile pour François Bayrou, Valls a exhorté les forces politiques à trouver un accord sur le budget pour préserver la stabilité démocratique.
Un appel au rassemblement autour du budget
Selon le ministre, « la raison doit l’emporter » afin d’empêcher une crise institutionnelle. Manuel Valls a plaidé pour un accord entre le bloc central, Les Républicains et le Parti socialiste, estimant que ce sont « les seuls disponibles pour discuter de l’avenir du budget ». Il a insisté sur la nécessité de privilégier l’intérêt national plutôt que des logiques de confrontation partisanes.
Contexte: opposition déterminée et risques d’escalade
Le gouvernement fait face à une contestation large : des formations de gauche (LFI, PS, Écologistes, communistes) comme des droites nationalistes (Rassemblement national et UDR) ont exprimé leur volonté de faire tomber l’exécutif. Manuel Valls a mis en garde contre les conséquences d’une défaite du Premier ministre à l’Assemblée, redoutant qu’une chute du gouvernement n’entraîne une « crise démocratique » et des élections législatives anticipées qui, selon lui, pourraient précipiter le pays « dans le chaos institutionnel ».
Divergences au sein de la droite
Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, a accordé la « liberté de vote » à ses députés, une position que Valls a dénoncée comme risquant d’affaiblir la capacité de négociation politique nécessaire pour bâtir un compromis. Le ministre des Outre-mer a appelé les responsables de la coalition gouvernementale à « être à la hauteur » et à se poser la seule question qui compte, selon lui : « qu’est‑ce qui est bon aujourd’hui pour la France ? »
Refus de la dissolution avancée par certains
À rebours des appels à la dissolution lancés par certaines personnalités politiques, Manuel Valls a défendu l’idée qu’il fallait éviter d’ouvrir la voie à des élections anticipées. Il a estimé qu’une dissolution précipitée risquerait de creuser l’instabilité politique plutôt que de la résoudre.
Ce qui reste à suivre
La séance extraordinaire convoquée lundi à l’Assemblée nationale sera décisive pour l’avenir immédiat du gouvernement. Les prises de position des différents groupes parlementaires et la capacité des ténors politiques à trouver un terrain d’entente détermineront si l’exécutif parvient à surmonter cette épreuve sans basculer dans la crise institutionnelle redoutée par Manuel Valls.
- Contexte : intervention au « Grand Jury » dimanche.
- Enjeu : vote de confiance pour François Bayrou et négociations budgétaires.
- Position de Valls : appel à un accord entre bloc central, LR et PS pour préserver la stabilité.