Les enseignes de la distribution alimentaire se préparent au mouvement «Bloquons tout» prévu le 10 septembre. Interrogé lundi matin, le patron du Groupement Mousquetaires/Intermarché a fait part de «la crainte» d’un impact sur l’approvisionnement et a détaillé les consignes passées dans les magasins.

Renforcement des livraisons et stocks

Sur RMC/BFM, Thierry Cotillard a expliqué avoir demandé aux industriels d’augmenter les livraisons et à ses adhérents de «monter en charge» : «on a passé des consignes», a-t-il indiqué. Selon lui, les magasins ont porté leurs stocks à «entre trois et dix jours de stockage selon les familles de produits», une marge destinée à maintenir l’approvisionnement en cas de perturbations.

• Demande d’augmenter les livraisons auprès des industriels.
• Consignes aux adhérents pour stocker davantage.
• Stock tampon estimé : 3 à 10 jours selon produits.

Réaction aux appels aux «chariots gratuits»

Le dirigeant a fermement dénoncé les appels organisés sur certains réseaux, visant à sortir des grandes surfaces sans payer, qualifiant ces incitations de «vol» : «Quand la consigne des extrêmes, c’est de rentrer dans un supermarché, de sortir sans payer, ça s’appelle du vol. Donc j’en appelle vraiment au civisme des manifestants», a-t-il lancé, précisant que la distribution «s’organisera en fonction» d’éventuels incidents.

Inquiétudes économiques et consommation de fin d’année

Au-delà des craintes logistiques, Thierry Cotillard a évoqué une inquiétude plus large liée à la situation politique. Il a cité la perspective d’une crise gouvernementale et la «crainte en tant que distributeur alimentaire» de voir la consommation se replier, avec un risque d’entrée en récession. Le patron d’Intermarché s’est interrogé sur l’impact d’une instabilité politique sur les achats festifs de fin d’année : «Quels engagements sur le champagne, sur le foie gras ? On a cette inquiétude de savoir est-ce que les Français pourront, et surtout voudront, être festifs en fin d’année.»

Cependant, il a noté qu’à ce stade «les ventes depuis quinze jours… ça ne s’est pas exprimé dans le caddie» depuis l’annonce du vote de confiance. Les distributeurs surveillent donc de près l’évolution des comportements d’achat à court terme.

Ce que l’on sait et ce qui reste incertain

Les mesures annoncées se concentrent sur le renforcement des flux logistiques et l’appel au civisme pour éviter les vols organisés. Les détails opérationnels — renforts de sécurité spécifiques, fermetures temporaires ou plans de continuité par enseigne — n’ont pas été précisés publiquement par les groupes interrogés dans cette dépêche.

En résumé : les grandes surfaces anticipent une journée perturbée le 10 septembre en augmentant les livraisons et en renforçant temporairement leurs stocks. Les dirigeants condamnent les appels aux «chariots gratuits» et s’inquiètent des conséquences, à la fois opérationnelles et économiques, d’une paralysie prolongée.