Paris, 8 septembre 2025. Une journée historique s’ouvre à l’Assemblée nationale : François Bayrou, premier ministre, prononce à 15 heures son discours de politique générale avant de solliciter la confiance des députés. Selon les éléments publics, ce vote — rare et solennel — devrait aboutir à la chute du gouvernement Bayrou.
Déroulé attendu de l’après-midi
Le calendrier officiel prévoit l’intervention de François Bayrou à 15 heures. Le chef du gouvernement dispose, sur le papier, d’un temps illimité pour exposer sa ligne sur la crise budgétaire et la dette, thème central de sa campagne médiatique ces dernières semaines. Immédiatement après, onze orateurs, représentants des groupes parlementaires, répondront à la tribune puis les députés procéderont au vote papier.
- 15h00 : discours de politique générale de François Bayrou.
- Prises de parole successives des présidents de groupes (ordre établi par l’Assemblée).
- Vote des 574 députés par bulletin papier dans une salle annexe à l’hémicycle.
- Résultat attendu en fin de journée, au plus tôt vers 19 heures.
Qui prendra la parole ?
Selon l’ordre de passage communiqué par les sources parlementaires, les présidents de groupe qui devraient se succéder à la tribune sont, entre autres : Boris Vallaud (PS), Laurent Wauquiez (Droite républicaine – LR), Cyrielle Chatelain (Écologistes), Marc Fesneau (MoDem), Laurent Marcangeli (Horizons et Indépendants), Laurent Panifous (LIOT), Stéphane Peu (GDR), Éric Ciotti (Union des droites), Marine Le Pen (RN), Gabriel Attal (Ensemble) et Mathilde Panot (LFI).
Gabriel Attal, pour le groupe majoritaire «Ensemble», bénéficiera d’un temps de parole allongé (35 minutes). Les durées varient ensuite selon l’importance numérique de chaque formation : 15 minutes pour les plus grands groupes (RN, DR, MoDem), 10 minutes pour les groupes plus petits et 5 minutes pour le député tiré au sort parmi les non-inscrits.
La mécanique du vote et ses conséquences
La procédure choisie par François Bayrou relève de l’article 49.1 de la Constitution : le premier ministre se soumet au vote de confiance de l’Assemblée. Contrairement à la motion de censure, la défiance via 49.1 peut aboutir si la majorité des députés présents vote contre le gouvernement. Si le verdict confirme les prévisions, le maire de Pau devra remettre sa démission au président de la République, qui devra nommer un successeur pour Matignon.
Le Figaro a estimé, via son simulateur, qu’environ 330 députés (un bloc allant de LFI aux Écologistes en passant par le RN, l’UDR, LR et le PS) pourraient voter contre le gouvernement. Si le vote confirme cette dynamique, Emmanuel Macron est attendu pour agir rapidement afin d’éviter de longues consultations.
Un moment inédit pour la Ve République
Sur les 31 précédents votes de confiance depuis 1958, aucun premier ministre ne l’avait perdu. François Bayrou pourrait devenir le premier locataire de Matignon renversé après avoir demandé explicitement la confiance de l’Assemblée. Au Sénat, la tradition veut que le discours de politique générale soit lu simultanément; tâche formelle qui, cette fois, reviendra à Élisabeth Borne sans qu’un vote ne soit organisé au Palais du Luxembourg.
Les heures qui suivent les prises de parole seront scrutées : de la discipline des groupes aux calculs d’absentéisme, tout élément pourra influer sur le verdict final. Pour l’heure, la convocation solennelle et le déroulé technique sont connus ; restera à mesurer le poids politique de ce qui s’annonce comme une journée charnière pour l’exécutif.