Bloquons tout 10 sept. : tensions et blocages en France, Sud-Ouest

Mercredi 10 septembre, la France a connu une journée de mobilisations dispersées après l’appel « Bloquons tout » lancé sur les réseaux sociaux. Des actions visant à perturber les transports, à bloquer des sites symboliques et des lycées, ou encore à engager une « grève de la carte bancaire » ont été signalées dès l’aube, dans les grandes agglomérations comme dans les territoires ruraux du Sud-Ouest.

Des actions dès l’aube, des tensions localisées

À Lyon, les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène près de la gare Perrache pour disperser des manifestants qui tentaient de bloquer la M7, selon des sources locales. À Caen, le viaduc de Calix a été bloqué tôt ce matin ; des barricades ont été incendiées pour empêcher la circulation vers le périphérique nord.

Une mobilisation imprévisible et diffusée

Ce mouvement, sans chef de file identifié, se veut horizontal et né principalement via les réseaux sociaux. Des enquêtes, dont celle de la fondation Jean Jaurès, soulignent un profil de participants plus jeunes et plus politisés que lors des précédentes grandes mobilisations de rue. L’ampleur réelle des blocages est restée incertaine tout au long de la journée, avec des pics de perturbation localisés plutôt que des blocages massifs généralisés.

Le contexte politique : nomination à Matignon et mesures contestées

Le mouvement intervient au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, en remplacement de François Bayrou, évincé du poste. Il survient également à huit jours d’une mobilisation syndicale plus institutionnelle. Les protestataires dénoncent notamment les mesures d’économie annoncées mi-juillet par François Bayrou, citées dans plusieurs reportages : suppression de deux jours fériés, allongement du délai de carence en cas d’arrêt maladie, doublement des franchises médicales et monétisation de la cinquième semaine de congés payés. Un sondage publié dimanche par La Tribune signalait que 46 % des Français déclaraient soutenir le mouvement.

Réponse des autorités

Les autorités ont déployé des moyens significatifs : près de 80 000 gendarmes et policiers ont été mobilisés, selon les communications officielles. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a averti que « aucun blocage » ne serait toléré, positionnant la sécurité publique au centre des priorités face aux actions de ce type.

Impact et perspectives

Sur le terrain, les perturbations ont surtout affecté des axes routiers et des pôles urbains au moment des pics de mobilisation. Les conséquences économiques et sociales restent à mesurer, les transporteurs et entreprises locales surveillant l’évolution des blocages. La journée illustre la capacité des réseaux sociaux à relancer des formes d’action directe et la fragilité politique d’une période marquée par un changement de gouvernement.

Dans le Sud-Ouest, comme ailleurs, autorités, entreprises et usagers font face à une situation fragmentée : actions ponctuelles, difficultés de circulation et tension entre droit de manifester et maintien de l’ordre public.

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