Taxe Zucman : l’impôt plancher qui divise la France

Paris, 11 septembre 2025. La proposition dite « taxe Zucman », visant à instaurer un impôt plancher sur le patrimoine des ultra-riches, continue de polariser le débat politique et économique en France. Poussée par la gauche et soutenue par plusieurs économistes de renom, cette mesure n a toutefois pas réussi à convaincre le Sénat ni le gouvernement.

Qu est-ce que la taxe Zucman ?

Portée à l origine par les travaux de l économiste Gabriel Zucman, la proposition prévoit d imposer un taux minimum d impôt de 2% du patrimoine pour les 0,01% des contribuables les plus riches, ciblant en priorité les patrimoines supérieurs à 100 millions d euros. L objectif affiché est d empêcher les mécanismes d optimisation qui permettent à certains très grands patrimoines d échapper à une contribution fiscale jugée équitable.

Selon les estimations citées par la presse, les milliardaires français détiennent un patrimoine équivalent à près de 30% du PIB national, ce qui explique l enjeu politique et symbolique de la mesure.

Un coup de pouce scientifique, mais pas politique

La taxe a reçu le soutien public d un collectif d universitaires et d économistes, dont plusieurs lauréats du prix Nobel d économie, qui ont appelé la France à adopter un impôt minimum sur les patrimoines. Dans une tribune, ces signataires estiment qu un impôt plancher est « efficace » pour contrer toutes formes d optimisation fiscale et « ciblé » sur les contribuables les plus fortunés.

Blocages : Sénat et gouvernement

Politiquement, la taxe Zucman bute sur de fortes oppositions. Le Sénat, dominé par la droite et le centre, a rejeté la proposition de loi, 188 voix contre 129. Le gouvernement, soucieux de l attractivité économique et des risques d exode fiscal, a également fermé la porte à son instauration. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a insisté sur le caractère « fragilisant » d une telle taxe pour certains entrepreneurs, estimant qu elle pourrait les contraindre à vendre leurs actifs pour s en acquitter.

En parallèle, l executif a indiqué conserver pour 2026 une contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) garantissant un niveau minimum d imposition de 20% sur certains revenus, mesure présentée comme alternative à l impôt sur le patrimoine.

Enjeux politiques à court terme

La question fiscale cristallise les tensions entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. Le Parti socialiste, porté par Olivier Faure et les députés comme Boris Vallaud, considère la taxe Zucman comme un point non négociable dans les discussions autour d un soutien parlementaire ou d une non censure du gouvernement. À droite, la mesure est qualifiée d illusion ou de menace pour l économie.

Que retenir ?

  • La taxe Zucman vise un impôt plancher de 2% pour les patrimoines >100 M€.
  • Elle bénéficie d appuis intellectuels importants, dont plusieurs prix Nobel d économie.
  • Le Sénat et le gouvernement s y opposent, privilégiant des mécanismes alternatifs comme la CDHR à 20%.
  • La mesure reste un marqueur fort du clivage politique autour de la justice fiscale et de l attractivité économique.

Le débat devrait continuer à occuper la scène politique à l approche des échéances budgétaires et électorales, entre appels à une répartition plus équilibrée des charges et craintes d effets pervers sur l investissement et l emploi.

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