Viande rouge : les hommes doivent-ils en manger plus en France ?

Plus d’un Français sur trois estime que les hommes ont besoin de consommer davantage de viande rouge que les femmes. Cette idée reçue, largement répandue, ne repose pourtant pas sur des bases scientifiques solides, selon les autorités sanitaires.

Protéines : mêmes besoins de base pour tous

Les protéines sont indispensables au maintien et au développement de la masse musculaire. Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) indique que l’apport recommandé pour un adulte en bonne santé se situe entre 0,83 g et 2,2 g par kg de poids corporel et par jour, quelle que soit son sexe. Ces besoins varient surtout en fonction de l’activité physique et de l’âge, pas du sexe seul.

La viande rouge est une source de protéines, mais elle n’est pas indispensable : légumineuses, œufs, produits laitiers, poissons et alternatives végétales peuvent couvrir les apports protéiques nécessaires.

Le fer : les femmes ont souvent des besoins supérieurs

La viande rouge fournit du fer héminique, mieux absorbé que le fer non héminique des végétaux. Cependant, les recommandations de l’Anses fixent un apport journalier moyen de 11 mg pour les hommes et de 16 mg pour les femmes en raison des pertes liées aux menstruations. Pendant la grossesse, les besoins peuvent augmenter — l’apport recommandé pouvant atteindre environ 20 mg par jour, voire davantage si les réserves sont faibles.

Risques liés à une consommation excessive

Les études épidémiologiques et les évaluations d’agences internationales rappellent les risques associés à une consommation élevée de viande rouge et transformée. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la viande rouge comme « probablement cancérogène » et les viandes transformées comme « cancérogènes avérées ». Une consommation excessive est également associée à un sur-risque de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.

Que recommandent les autorités ?

Pour réduire les risques, l’Anses et le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) conseillent de limiter la consommation de viande rouge à environ 500 g par semaine (soit environ trois portions). Cette limite vise à concilier apport nutritionnel et prévention des risques sanitaires.

Conclusion

Si les hommes ont en moyenne une masse musculaire plus importante, cela ne signifie pas qu’ils doivent systématiquement consommer plus de viande rouge que les femmes. Les besoins en protéines se gèrent via des apports adaptés au poids, à l’activité et à l’âge, et les besoins en fer sont souvent plus élevés chez les femmes en âge de procréer. Plutôt que d’augmenter la consommation de viande rouge, l’équilibre passe par la diversité des sources protéiques et le respect des recommandations sanitaires.

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