LFI met en demeure Plon avant la sortie d’un livre sur l’islamisme

La France insoumise a formellement mis en demeure la maison d’édition Plon au sujet d’un ouvrage d’enquête, annoncé pour octobre, qui établit des liens supposés entre des responsables ou candidats du parti et des mouvances islamistes, d’après des informations publiées par Le Point et confirmées par Le Figaro.

Par l’intermédiaire de son avocat, Me Mathieu Davy, LFI a demandé à Plon, sous 24 heures et par «tous les moyens», la communication du manuscrit de Les complices du mal, signé par le journaliste Omar Youssef Souleimane. Selon la quatrième de couverture publiée sur le site Lisez.com, l’ouvrage entend démontrer «l’alliance trouble de La France insoumise avec l’islamisme, et son projet de déstabilisation de la démocratie française».

Ce que dit l’enquête

Le journaliste, auteur d’enquêtes sur des milieux religieux, a, selon les médias qui ont relayé l’information, infiltré plusieurs manifestations et associations de soutien à la Palestine où, affirment ces enquêtes, des personnes liées à des courants islamistes seraient présentes. Le livre affirme que certains candidats insoumis entretiennent des liens ou soutiennent des projets prônant l’application de normes sociales compatibles avec la charia et un discours séparatiste fondé sur la mémoire coloniale.

Réactions et positions

  • Plon a confirmé auprès du Figaro avoir reçu une mise en demeure, selon les éléments publiés.
  • L’avocat de LFI dément que le parti ait menacé l’éditeur: il affirme que la démarche vise uniquement à obtenir le contenu du livre «vu sa présentation pour le moins accusatoire» et pour laquelle le parti affirme ne pas avoir eu connaissance préalable.
  • Omar Youssef Souleimane a réagi sur le réseau X en dénonçant une tentative de le faire taire: il rappelle avoir fui les persécutions en Syrie et se dit surpris par les pressions dont il se dit l’objet en France.
  • Des voix politiques — à l’image de Valérie Pécresse — ont dénoncé une volonté de censurer l’ouvrage et ont appelé à défendre la liberté d’expression.

Calendrier et enjeux

L’ouvrage est annoncé pour octobre et l’auteur est attendu sur Figaro TV le 26 septembre pour présenter son enquête. La mise en demeure marque une nouvelle étape d’une affaire qui cristallise les tensions entre le parti d’extrême gauche et ses détracteurs, sur fond de débats vifs sur la laïcité, l’immigration et la lutte contre l’islamisme.

Sur le plan juridique, la mise en demeure est une procédure courante avant d’éventuelles poursuites en diffamation ou atteinte à la réputation, mais elle alimente aussi le débat public sur la protection des sources journalistiques et la liberté d’édition. À ce stade, aucune procédure judiciaire visant directement à empêcher la parution n’a été officiellement annoncée par les parties, au-delà de la demande de communication formulée à Plon.

Ce que cela signifie pour le débat public

Cette confrontation entre un parti politique et un éditeur, portée publiquement, illustre la polarisation du climat politique autour des questions d’islamisme et d’influence idéologique. L’issue de ce dossier — publication sans entrave, retrait, ou actions en justice — devra être observée de près: elle posera des questions sur la place de l’enquête journalistique dans le débat démocratique et sur les moyens dont disposent les acteurs politiques pour contester des publications qui les visent.

Article rédigé à partir des éléments publiés par Le Point et Le Figaro.

Tags

Partagez cette article :

Recevez gratuitement tous les matins à 7H votre journal par email ! Désabonnez-vous quand vous le souhaitez.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore