Essence en Russie : flambée des prix après frappes ukrainiennes

Les carburants flambent en Russie. Depuis l’été, les prix de l’essence progressent fortement, alimentés par une demande saisonnière accrue, des mesures fiscales et des frappes ukrainiennes visant des raffineries et des dépôts. La hausse inquiète les consommateurs et pousse Moscou à prendre des mesures pour stabiliser l approvisionnement.

Hausse généralisée et chiffres

Selon Rosstat, l agence nationale des statistiques, l essence au détail coûtait fin août 6,7 % de plus qu à la fin 2024. L inflation annuelle était de 8,14 % en août, un contexte qui amplifie la perception de renchérissement. Sur la bourse de Saint-Pétersbourg, la tonne d AI-95 a dépassé 82 000 roubles, soit environ 826 euros, frôlant des niveaux record.

Pénuries locales et files d attente

Depuis le début de l été, des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent des files d attente devant des stations-service dans l Extrême-Orient russe, en Crimée et dans des régions du sud proches de l Ukraine. Le quotidien Izvestia évoquait récemment des interruptions d approvisionnement dans plus de dix régions, attestant d une tension logistique ponctuelle sur le territoire.

Facteurs de la hausse

  • Augmentation des droits d excise d environ 16 % depuis le 1er janvier, ce qui renchérit le prix à la pompe.
  • Baisse des subventions versées aux compagnies pétrolières, réduisant leur marge et incitant à répercuter les coûts sur les consommateurs.
  • Demande renforcée par les départs en vacances et l usage agricole durant l été.

À Moscou, le litre de sans-plomb 95 a dépassé 66 roubles, niveau encore inférieur à la plupart des pays européens mais inhabituel pour des ménages russes habitués à des prix longtemps bas. Pour beaucoup, un surcoût de 300 à 400 roubles par plein devient sensible dans le budget familial.

Les frappes ukrainiennes pèsent

Les frappes menées par l Ukraine contre des infrastructures pétrolières russes ont visé plusieurs grands complexes dans la partie européenne de la Russie. Des régions comme Samara, Riazan, Volgograd et Rostov ont été citées par des analystes et des médias russes. Mi-août, une attaque a touché la raffinerie de Syzran, présentée par Kiev comme un maillon important du système Rosneft.

Les autorités russes n ont pas chiffré officiellement l impact total de ces frappes, mais des analystes cités par la presse évoquent une baisse de la production de l ordre de 10 % depuis le début de l année. Pour compenser, Moscou a prolongé l interdiction d exporter de l essence pour automobiles jusque fin octobre, une mesure visant à préserver les approvisionnements nationaux.

Perspectives

Malgré la hausse interne des prix, la Russie reste un exportateur majeur de pétrole brut. Les sanctions occidentales cherchent à réduire cette source de revenus, mais à court terme la combinaison de pressions sur la production, d une fiscalité plus lourde et d une demande soutenue continue de soutenir les prix domestiques.

Pour les consommateurs russes, la question est désormais de savoir si ces tensions sont temporaires ou si une nouvelle normalité tarifaire s installe, avec des conséquences sur le pouvoir d achat et sur le coût des activités économiques dépendantes des carburants.

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