Une séquence vidéo datée du 30 octobre 2024 et diffusée cette semaine devant une commission de la Chambre des représentants américaine montre un objet volant non identifié au large des côtes du Yémen semblant résister à une attaque par missile Hellfire.
La vidéo analysée au Congrès
Le court extrait, partagé par le représentant républicain Eric Burlison lors d’une audition sur les « phénomènes anormaux non identifiés » (PAN), provient d’un drone de type MQ-9 Reaper. On y voit un drone américain suivre un point brillant se déplaçant à grande vitesse au-dessus de la mer yéménite. Quelques instants plus tard, un second appareil largue un missile Hellfire qui percute l’objet. Après un premier temps d’immobilisation apparent, l’engin reprend sa course et disparaît vers l’horizon. « C’est quand on dézoome, qu’on peut encore le voir voyager », a souligné le représentant.
Réactions officielles et frustration
Le Pentagone a refusé d’authentifier publiquement la vidéo. Interrogé par ABC News, un responsable de la défense a déclaré : « Nous n’avons rien à fournir à ce sujet ». Cette absence de commentaire officiel alimente l’incompréhension des élus et des observateurs, certains dénonçant un manque de transparence au regard des enjeux de sécurité maritime dans la région.
Le journaliste d’investigation George Knapp a insisté sur le droit du public à accéder à ces images et a affirmé que d’autres séquences similaires existeraient mais resteraient classifiées.
Analyses et hypothèses
Plusieurs scénarios sont avancés par des spécialistes et sur les réseaux sociaux. Parmi les explications plausibles :
- Que l’objet soit un drone Samad de type utilisé par les rebelles houthistes. Le professeur Avi Loeb (Harvard) a estimé sur la plateforme Medium que « la taille du PAN est comparable à celle des drones Samad utilisés par les Houthis » et qu’un impact périphérique aurait pu arracher des éléments sans provoquer la détonation de l’ogive Hellfire.
- Un artefact de capteur ou un phénomène d’optique : certains experts évoquent une saturation des capteurs ou la présence d’un ballon très réfléchissant, susceptible de troubler les images infrarouges et électro-optiques.
Les analyses restent toutefois prudentes : la séquence seule ne permet pas de trancher entre un drone ennemi, un leurre ou un défaut d’imagerie. Les spécialistes insistent sur la difficulté d’identifier de façon certaine un objet en mouvement à distance, même avec des capteurs militaires sophistiqués.
Enjeux sécuritaires
La présence d’un tel appareil intervient alors que les États-Unis multiplient les opérations pour contrer la menace que représentent les attaques houthistes contre la navigation commerciale en mer Rouge et dans le Golfe d’Aden. Si l’objet s’avérait être un drone rebelle, cela confirmerait la capacité des Houthis à opérer loin des côtes et à défier des moyens de surveillance et d’intervention sophistiqués.
À défaut de confirmation officielle, la vidéo relance le débat sur la nature des PAN observés en zones de conflit et sur la nécessité d’une meilleure information publique et d’analyses coordonnées entre services militaires et civils.
La prudence scientifique et le besoin de transparence restent les maîtres mots au terme de cet extrait troublant.