L’agence de notation Fitch a rétrogradé vendredi soir la note souveraine de la France, faisant passer la note de AA- à A+. La dette française se situe désormais dans la catégorie «moyenne supérieure» et non plus «haute», une décision que la Fédération bancaire française (FBF) attribue avant tout à des choix politiques.
La FBF pointe une cause politique
Daniel Baal, président de la Fédération bancaire française et également à la tête du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, a estimé samedi sur France Inter que cette dégradation «est d’abord une responsabilité politique». Selon lui, les politiques budgétaires menées «depuis très longtemps» ont conduit à une situation «extrêmement complexe». Il a aussi évoqué «l’incertitude constante» née, selon lui, de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 et des mois suivants.
Pour Daniel Baal, la faiblesse du dialogue entre responsables politiques et le «malaise» ressenti par une partie des Français contribuent à l’impasse actuelle. Il a appelé à renouer le dialogue et à construire «un budget de compromis» pour 2026, jugeant que le nouveau Premier ministre «semble aujourd’hui avoir la bonne méthode» pour y parvenir.
Quelles conséquences pour les marchés et les Français ?
La dégradation de la note souveraine peut, en théorie, alourdir le coût des emprunts de l’État français et renchérir le refinancement des banques. Daniel Baal a toutefois relativisé l’impact immédiat : selon lui, la décision de Fitch est déjà en partie intégrée par les marchés.
- Risque pour l’État : hausse possible des taux d’emprunt à moyen terme.
- Impact sur les banques : coût de refinancement potentiellement plus élevé.
- Effet sur les ménages et entreprises : Baal s’attend à une stabilité relative des taux dans les prochains mois.
La Fédération bancaire met l’accent sur la nécessité d’une réponse politique claire pour restaurer la confiance des marchés. Sans mesures budgétaires perçues comme crédibles et durables, les agences de notation peuvent continuer d’ajuster leur jugement sur la solvabilité de la France.
Appel au compromis
Face à cette alerte, la FBF plaide pour des arbitrages et un consensus politique rapides afin d’éviter une spirale de hausse des coûts d’emprunt et de détérioration supplémentaire de la note. Le message est simple : la responsabilité d’éviter une nouvelle dégradation incombe, selon la Fédération, aux décideurs politiques qui doivent présenter un plan budgétaire jugé solide par les marchés et les agences de notation.
Rédaction Nouvelles d’Aquitaine.