La FNSEA appelle à «une grande journée d’action» le vendredi 25 septembre à travers la France. Le premier syndicat agricole entend mobiliser contre les accords et flux commerciaux qu’il juge dangereux pour les filières françaises et les normes sanitaires et environnementales.
Un mot d’ordre national
Dans un entretien au Journal du dimanche, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a annoncé une «grande journée d’action» consacrée aux échanges internationaux pour les produits agricoles. Le syndicat cite explicitement son opposition à l’accord de libre-échange UE-Mercosur, aux «taxes imposées par Donald Trump» et au «flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres».
Des actions ciblées, locales et coordonnées
Les fédérations départementales de la FNSEA auront la latitude de choisir les modes d’action. Un porte-parole précise que les initiatives pourront inclure des visites de grandes surfaces pour identifier et retirer les produits jugés «non conformes». Les opérations seront conduites en collaboration avec les Jeunes Agriculteurs (JA).
Pourquoi le Mercosur cristallise-t-il la colère ?
La FNSEA rappelle que l’accord Mercosur entre l’Union européenne et l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay faciliterait l’entrée de volumes importants de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains. Pour le syndicat, ces importations menacent certaines filières européennes et fragilisent les producteurs locaux confrontés à une concurrence aux normes jugées inférieures.
Exemples et arguments avancés
- Santé et environnement : la FNSEA évoque des produits «dangereux pour la santé et pour l’environnement», citant l’exemple des oeufs ukrainiens comme illustration du problème des contrôles et des normes.
- Protection des filières : le syndicat redoute une pression à la baisse sur les prix et la viabilité des exploitations françaises.
- Rythme et forme de la mobilisation : la journée du 25 septembre prendra des formes diverses selon les territoires, combinant actions symboliques et contrôles de rayons.
Positionnement vis-à-vis des mobilisations récentes
La FNSEA avait choisi de ne pas participer à la mobilisation nationale «Bloquons tout» du 10 septembre, pour «éviter une récupération politique». Le syndicat a néanmoins annoncé depuis l’été une mobilisation autonome «cet automne» pour porter ses propres revendications.
Dialogue avec le gouvernement
Parallèlement à l’appel à la mobilisation, la FNSEA attend une rencontre avec le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu. Un porte-parole indique que le syndicat espère un rendez-vous dans les prochains jours afin d’exposer ses demandes et obtenir des réponses concrètes sur les mesures de protection des filières françaises.
La journée du 25 septembre sera donc un test de force pour le premier syndicat agricole français, qui cherche à conjuguer actions locales et pression nationale sur les sujets de commerce international, normes et protection des productions tricolores.
