À Drusenheim (Bas-Rhin), dimanche 14 septembre 2025, Bruno Retailleau a posé les conditions sine qua non à une participation des Républicains au gouvernement de Sébastien Lecornu. Le président du parti a insisté sur la nécessité d’une ligne claire sur l’immigration, la lutte contre l’assistanat et le refus catégorique de la taxe dite Zucman sur les très hauts patrimoines.
Des conditions affichées
Intervenant devant des militants, Retailleau a résumé en deux exigences ce qui conditionnerait l’entrée de LR dans l’exécutif: l’intérêt supérieur de la nation et le respect des convictions du parti. Selon lui, ces garanties sont indispensables pour éviter que la présence de Républicains au gouvernement ne serve à «satisfaire la gauche» ou à créer une confusion politique nuisible.
- Immigration : Retailleau a réaffirmé l’exigence d’un durcissement des mesures, considérant que céder sur ce point reviendrait à trahir la ligne du parti.
- Assistanat : il a appelé à une politique visant à réduire ce qu’il qualifie d’assistanat, part intégrante des discussions préalables à toute participation.
- Taxe Zucman : le leader des Républicains s’est dit opposé à l’instauration d’un impôt plancher de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, mesure portée par la gauche et intégrée au projet de contre-budget du Parti socialiste.
Argumentaire et enjeux
Retailleau a mis en garde contre les effets économiques qu’une taxe sur les très gros patrimoines pourrait produire, évoquant le risque de délocalisations et la fuite de capitaux. Il a ajouté que le dialogue restait possible, mais «pas au mépris des intérêts supérieurs de notre pays».
Le président des Républicains a également souligné le risque politique d’un «mélange droite-gauche» sans cap clair: selon lui, une telle situation profiterait aux formations radicales, en particulier au Rassemblement national et à La France insoumise.
Contexte parlementaire
Le projet de taxe Zucman figure dans le contre-budget du Parti socialiste, et Retailleau a rappelé que le Premier ministre Sébastien Lecornu aura besoin d’alliances pour faire voter ses textes. Les propos du chef de file de LR signalent donc que toute négociation sera conditionnée à des garanties politiques fortes et à des compromis limités sur des sujets jugés fondamentaux par le parti.
Sans nouvelles annonces officielles sur d’éventuelles négociations, Retailleau a laissé la porte ouverte au dialogue tout en avertissant que la participation des Républicains ne saurait se faire au prix d’un reniement de leurs engagements.