Batoumi (Géorgie) — Shimon Yehuda Hayut, connu sous le surnom de «Simon Leviev» et présenté dans le documentaire Netflix «L’arnaqueur de Tinder», a été arrêté lundi à l’aéroport de Batoumi, sur la mer Noire, a annoncé le ministère de l’Intérieur géorgien.

Interpellation à la demande d’Interpol

Le porte-parole du ministère, Tato Koutchava, a précisé que l’arrestation avait eu lieu «à la demande d’Interpol», sans fournir davantage de détails. Agé de 34 ans, Hayut est visé par des accusations de fraudes financières visant plusieurs victimes rencontrées via des applications de rencontres.

Une arnaque sentimentale de grande ampleur

Selon des informations reprises par les médias et les autorités, l’homme se faisait passer pour un héritier fortuné sur Tinder. Il aurait convaincu plusieurs femmes de lui prêter d’importantes sommes d’argent — qu’il n’aurait pas remboursées — en multipliant les signes extérieurs de richesse : jets privés, gardes du corps et déplacements ostentatoires, toujours selon les éléments publiés.

• Montant présumé : environ 10 millions de dollars d’après plusieurs médias, touchant des victimes en Norvège, Finlande et Suède.
• Mode opératoire : séduction en ligne, mises en scène de richesse, demandes de prêts urgents ou transfert d’argent.
• Notoriété : Hayut est devenu une figure médiatique après la diffusion en 2022 du documentaire Netflix «L’arnaqueur de Tinder».

Déni et médiatisation

En 2022, Hayut avait nié certaines accusations, déclarant à la chaîne CNN qu’il utilisait Tinder «pour rencontrer des filles». Il a par la suite été très présent sur les réseaux sociaux et annonçait en septembre, sur un compte Instagram suivi par quelque 259 000 personnes, la parution prochaine d’un livre pour donner sa version des faits.

Un symbole des «arnaques à la romance»

La médiatisation de l’affaire a fait de cet épisode l’un des cases d’école des arnaques sentimentales, un type de fraude qui s’est accentué ces dernières années, notamment pendant la pandémie. Le succès du documentaire Netflix en 2022 a par ailleurs inspiré d’autres productions consacrées aux victimes et à leurs tentatives de réparation, dont un titre récent évoqué par la presse.

Les autorités géorgiennes n’ont pour l’heure pas publié de calendrier sur une éventuelle extradition ou sur les chefs d’accusation précis portés contre Hayut. L’enquête et les procédures liées aux dénonciations déposées dans plusieurs pays européens devraient préciser les suites à donner à cette arrestation.

Avec AFP