Grand âge : le secteur presse l’État, urgence en France

Les acteurs du «grand âge» ont lancé mardi un appel pressant aux pouvoirs publics pour anticiper le vieillissement massif de la population française. Réunis aux Assises des Ehpad à Paris, représentants d’établissements publics, privés et associatifs ont demandé des mesures immédiates et une loi de programmation pour préparer les dix prochaines années.

Des projections inquiétantes

Un rapport officiel de 2023 rappelle l’ampleur du mouvement : le nombre de Français âgés de 75 à 84 ans devrait augmenter de 50 % entre 2020 et 2030, passant de 4,1 à 6,1 millions. Dans la décennie suivante, la population des plus de 85 ans devrait elle aussi croître de plus de 50 %. Ces chiffres ont servi d’alerte vendredi lors des débats à Paris.

« Il y a urgence » : les voix du secteur

Sylvain Rabuel, président du groupe DomusVi, a mis en garde : « On va se retrouver à partir de 2030 face à un défi démographique ». Selon lui, le secteur n’est pas en train de prévoir, planifier ou développer les offres de services nécessaires pour accompagner cette montée en charge.

Stéphane Junique, président du groupe mutualiste VYV, a réaffirmé la nécessité d’agir : « On ne peut plus attendre, il y a urgence ». Malgré un contexte politique jugé instable par plusieurs intervenants, Junique estime que c’est à l’État de fixer le cap.

Luc Carvounas, président de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas), a appelé à un rôle stratégique de l’État : « Il nous faut un État stratège, on ne peut pas mettre sous le tapis la question des financements ». Avec l’augmentation attendue du nombre de personnes dépendantes, les dépenses publiques liées à la dépendance devraient fortement progresser.

Priorités : financement, offre et planification

  • Adoption d’une loi de programmation pour fixer des objectifs et des moyens sur le long terme ;
  • Renforcement des capacités d’accueil et des services à domicile ;
  • Mise en place d’un cadre public clair pour financer la prise en charge de la dépendance.

Les participants aux Assises ont insisté sur la nécessité d’anticiper dès aujourd’hui pour éviter une saturation des structures et une augmentation des inégalités d’accès aux soins et à l’accompagnement. Le message est unanime : sans planification et financements dédiés, la France risque d’être débordée par ce défi démographique.

En résumé : face à une hausse rapide du nombre de seniors, les professionnels du grand âge réclament une action coordonnée de l’État, une loi de programmation et des engagements financiers clairs pour préparer les décennies à venir.

Tags

Partagez cette article :

Recevez gratuitement tous les matins à 7H votre journal par email ! Désabonnez-vous quand vous le souhaitez.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore