Rome, 16 septembre 2025. Le principal syndicat italien, la CGIL, a lancé mardi un appel à une «journée de mobilisation nationale» pour le vendredi 19 septembre afin de protester contre l’offensive militaire israélienne à Gaza. Le mouvement, annoncé à Rome par le secrétaire général Maurizio Landini, évoque la possibilité de grèves et de manifestations dans tout le pays.

Des demandes claires : suspension des accords avec Israël

Lors d’une conférence de presse, la CGIL a dénoncé ce qu’elle qualifie de «massacre» à Gaza et a demandé aux gouvernements européens de suspendre «tout accord de coopération commerciale et militaire avec Israël jusqu’à ce que cette guerre cesse». Landini a également mis en garde contre «la déportation du peuple palestinien», appelant à une action collective pour faire pression sur les autorités.

Modalités de la mobilisation

La journée de mobilisation prévue vendredi pourra prendre la forme de débrayages et de manifestations locales. Le syndicat a toutefois précisé que les services publics essentiels — écoles, transports et services de santé — ne seraient pas concernés par la grève en raison du caractère court du préavis. La CGIL insiste sur le fait de vouloir maintenir l’accès aux services de première nécessité tout en exprimant son rejet de l’offensive.

Contexte international et bilan humain

L’appel intervient au lendemain de l’annonce par l’armée israélienne du lancement d’une offensive terrestre majeure à Gaza-ville, qui a suscité de vives condamnations de l’ONU, de l’Union européenne et du Royaume-Uni. Le conflit, déclenché après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, a fait l’objet de bilans très lourds : selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, les représailles israéliennes ont causé au moins 64 905 morts dans l’enclave, tandis que les autorités israéliennes font état de 1 219 personnes tuées lors de l’attaque initiale, en majorité des civils.

Plusieurs organismes internationaux ont exprimé leur inquiétude face à la situation humanitaire à Gaza ; l’ONU a même déclaré la présence de signes de famine dans certaines zones, une qualification contestée par l’État hébreu.

Réactions et enjeux pour l’Italie

La CGIL, première organisation syndicale du pays, entend ainsi transformer la colère et la solidarité en pression politique. Son appel risque de raviver les débats en Italie sur la politique étrangère et les relations bilatérales avec Israël, déjà sensibles au sein de la classe politique et de l’opinion publique.

La mobilisation annoncée devra aussi composer avec d’autres initiatives citoyennes et associatives, ainsi qu’avec la surveillance des autorités locales pour garantir le maintien de l’ordre et la sécurité des manifestations.

La journée du 19 septembre servira de test pour mesurer l’ampleur de la contestation en Italie face à l’offensive à Gaza et pour estimer l’impact politique des demandes exprimées par la CGIL.