New York — Maurene Comey, procureure fédérale de 37 ans et fille de l’ancien directeur du FBI James Comey, a déposé le 16 septembre une plainte civile après son renvoi brutal du bureau du procureur fédéral de Manhattan, le 16 juillet. Connue pour avoir travaillé sur les dossiers Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell, elle conteste le pouvoir présidentiel de licencier des magistrats sans motif ni procédure.
Une carrière reconnue
Diplômée de Harvard Law School en 2013, Maurene Comey a passé dix ans au sein du bureau fédéral du district sud de New York. L’article de plainte et les éléments publics relatent un parcours marqué par des dossiers sensibles : lutte contre le crime organisé, poursuites pour corruption publique et participation aux enquêtes sur Jeffrey Epstein. Selon les documents cités, elle a dirigé ou supervisé plus de 200 condamnations et mené une dizaine de procès importants.
- Responsable d’unités spécialisées : crime organisé et corruption publique.
- Parmi ses dossiers récents : condamnation de Ghislaine Maxwell, procédures contre Robert Menendez et participation au procès de Sean « Diddy » Combs.
Un renvoi sans explication
Le 16 juillet, Maurene Comey a été congédiée sans justification publique. Le procureur fédéral de Manhattan, Jay Clayton, a déclaré à la plaignante, selon la plainte reprise par plusieurs médias, que « cela vient de Washington » et n’a fourni aucune explication supplémentaire. Le seul élément évoqué publiquement par l’administration a été une référence à l’article II de la Constitution, invocation vague qui ne précise pas de motif disciplinaire ni de procédure.
Le jour de son licenciement, Maurene Comey a adressé un courriel à ses collègues : ««La peur est l’outil du tyran.»» Ce message est cité dans l’assignation déposée au tribunal de New York.
Contexte politique et pressions externes
Plusieurs observateurs notent que son nom et son ascendance paternelle pèsent dans le dossier. La plainte affirme explicitement que son licenciement est lié, au moins en partie, au fait d’être la fille de James Comey ou à des allégations sur ses opinions politiques. Le renvoi intervient également après une campagne en ligne menée par des militants proches de Donald Trump, que certains médias ont relayée comme un facteur de pression.
La riposte judiciaire
La plainte, portée par l’avocate Ellen Blain, demande la réintégration de Maurene Comey au sein du bureau fédéral de Manhattan ainsi que le paiement des arriérés de salaire. Selon son équipe juridique, l’enjeu dépasse le cas personnel : il s’agit de protéger l’indépendance des procureurs de carrière et d’empêcher que des licenciements politiques n’intimident le reste du corps judiciaire fédéral.
Le dossier doit désormais être examiné par la justice new-yorkaise. Pour l’heure, ni la Maison-Blanche ni le Département de la Justice n’ont formulé de réponse détaillée aux allégations déposées par Maurene Comey.
Ce qu’il faut retenir : Maurene Comey, procureure expérimentée et fille d’un ancien directeur du FBI, conteste en justice un licenciement sans motif clair, mettant en lumière les tensions entre indépendance judiciaire et décisions politiques au sommet de l’État.
