Retards de paiement en France : 14 jours en moyenne, alerte TPE

Les délais s’allongent et pèsent sur les sous-traitants

Les entreprises françaises voient leurs délais de paiement continuer d’augmenter : la moyenne nationale atteint 14,1 jours au premier semestre, contre 13,5 jours à la fin 2024, selon une étude du groupe Altares publiée jeudi. Cette détérioration place la France au‑dessus de la moyenne européenne et lui vaut la plus forte dégradation sur un an.

Moins d’une entreprise sur deux paie à l’heure

Actuellement, seulement 45,2 % des entreprises règlent leurs fournisseurs dans les délais. Les grandes structures (plus de 1 000 salariés) enregistrent des retards moyens supérieurs à 20 jours, tandis que les petites structures affichent en moyenne 15 jours de retard.

Le secteur public et certaines branches très en retard

Le public est particulièrement touché : les délais y se rapprochent des 15 jours, contre 13,3 jours dans le privé. Les hôpitaux (21,7 jours) et les services déconcentrés de l’État (25,4 jours) sont les plus mal classés, d’après l’étude.

Des disparités marquées par secteur

  • Les très petites entreprises (moins de trois salariés) restent relativement ponctuelles, sous les 13 jours.
  • L’immobilier est dans le rouge : 28,8 jours pour les agences immobilières.
  • Le BTP se montre vertueux à 8,3 jours de retard au deuxième trimestre.
  • Le secteur industriel paie globalement mieux (environ 3 jours de moins que la moyenne), mais des métiers comme la boulangerie ont vu des délais approcher les 19 jours en juin.
  • Le commerce présente de grands écarts : environ 10 jours dans les matériaux de construction, jusqu’à 30 jours dans l’e‑commerce.

Pourquoi ces retards ?

Thierry Millon, directeur des études chez Altares, pointe « loin d’une culture de la ponctualité » et souligne le signalement des conséquences pour les sous‑traitants. Il cite également un contexte de rentrée marqué par « instabilité politique, tensions sociales, guerre commerciale et croissance modérée » comme facteurs qui font « naviguer à vue » acteurs publics et privés.

Vers une amélioration attendue ?

La généralisation de la facture électronique, dont l’entrée en vigueur progressive commence en septembre 2026, est présentée comme un levier pour accélérer les paiements. Altares suggère aussi l’instauration de sanctions plus dissuasives, pouvant aller jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires pour les retardataires.

Comparaison européenne

À l’échelle du continent, les écarts restent importants : les Pays‑Bas (environ 3 jours) et l’Allemagne (moins de 7 jours) font figure de bons élèves, là où le Portugal (24,5 jours) et l’Italie (17 jours) ferment la marche. L’Espagne se rapproche de la France (14,9 jours) et le Royaume‑Uni reste sous les 13 jours.

Pour les PME et artisans de Nouvelle‑Aquitaine comme partout en France, cette hausse des retards représente un risque de trésorerie réel. Les autorités et les entreprises devront conjuguer sanctions, digitalisation des flux et bonne gouvernance pour restaurer une culture de la ponctualité indispensable au bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement.

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