L’intersyndicale a lancé, vendredi, un ultimatum au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu : si ses demandes ne sont pas entendues d’ici au 24 septembre, les organisations syndicales se disent prêtes à décider «très rapidement» d’une nouvelle journée de grève et de manifestations.
Une intersyndicale rassemblée et des revendications clairement énoncées
Réunie au lendemain d’une importante mobilisation nationale contre les mesures d’austérité budgétaires, l’intersyndicale — CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires — a publié un texte commun réclamant notamment «l’abandon de l’ensemble du projet» gouvernemental. Parmi les points cités figurent le doublement des franchises médicales, la «année blanche», la suppression annoncée de 3 000 postes de fonctionnaires, la réforme de l’assurance-chômage et la remise en cause du 1er mai comme jour férié et chômé.
Les syndicats affirment que la mobilisation a confirmé «la colère et la détermination des salariés, privés d’emploi, jeunes et retraités» et réclament une plus grande «justice fiscale». «Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit !», écrivent-ils dans leur communiqué.
Un calendrier serré
Les organisations ont fixé un délai serré au chef du gouvernement : une réponse avant le mercredi 24 septembre. Sans suite satisfaisante, elles se réuniront pour décider d’une nouvelle journée nationale de mobilisation, précise leur texte.
Cette annonce intervient après une première journée de mobilisation qui a rassemblé, selon les chiffres communiqués, entre 500 000 et plus d’un million de manifestants au plan national — fourchette reprise par les autorités et la CGT. Le mouvement a été présenté par les syndicats comme un test de l’impatience sociale face aux mesures budgétaires évoquées à l’été.
Réponse de Matignon
Dans une déclaration diffusée jeudi soir, les services de Matignon ont indiqué que Sébastien Lecornu recevrait à nouveau les forces syndicales. Le Premier ministre a assuré que les revendications pour une plus grande justice sociale et fiscale étaient «au cœur des consultations» engagées avec les forces politiques et syndicales.
La semaine précédente, le chef du gouvernement était déjà revenu sur la suppression annoncée de deux jours fériés, sans préciser toutefois ses intentions sur les autres points contestés par les syndicats.
Enjeux
- Calendrier politique : le gouvernement doit préparer le budget 2026 et affronter une opinion sociale mobilisée.
- Unité syndicale : la réunion des huit organisations rappelle la portée nationale des contestations.
- Risque de nouvelles perturbations : transports, services publics et entreprises peuvent être affectés si la mobilisation se cristallise.
Les syndicats et Matignon se donnent donc une courte fenêtre pour tenter de désamorcer la crise sociale. À défaut d’accord, la menace d’une nouvelle journée d’action nationale plane, avec des conséquences potentielles sur la rentrée politique et économique.