Emmanuel Macron a créé l’événement lundi à l’ONU en annonçant la reconnaissance officielle de l’État de Palestine. Dans la salle des Nations, sa déclaration — «Le temps est venu» — a été saluée par une ovation debout. Selon le récit des conférences, le geste diplomatique a entraîné le boycott de la conférence par les délégations américaine et israélienne et provoqué des réactions contrastées à l’étranger.
Une annonce qui fait date à l’ONU
Le président français a justifié sa décision par la nécessité d’ouvrir une voie politique pour mettre fin à la guerre à Gaza et encadrer l’avenir des Palestiniens. L’annonce intervient alors que le conflit entre dans sa troisième année et que la colonisation en Cisjordanie se poursuit, éléments mis en avant par plusieurs médias internationaux décrivant l’initiative comme une « démarche historique ».
Réactions internationales
La presse anglo-saxonne et des dirigeants étrangers ont salué l’initiative française. Au Royaume-Uni, le Telegraph souligne le rôle moteur de Paris, notant que la reconnaissance intervient après des démarches similaires de Londres et d’Ottawa. En Australie, le Sydney Morning Herald rapporte les propos du Premier ministre Anthony Albanese, qui a estimé que la reconnaissance pouvait offrir « l’autodétermination » au peuple palestinien et contribuer à isoler le Hamas.
Plusieurs médias américains ont analysé la portée géopolitique du geste. Le New York Times parle d’une rupture officielle avec Washington, qui s’était historiquement placé aux côtés d’Israël sur ce dossier. Le Washington Post, citant des initiatives diplomatiques américaines, rapporte des tentatives de responsables américains pour dissuader des pays de participer aux réunions préparées par la France, qualifiant par ailleurs l’isolement diplomatique américain comme notable.
- La France a réuni un large rassemblement de chefs d’État et de gouvernements, selon des dépêches : présidents du Brésil, de Turquie, d’Afrique du Sud et d’Indonésie ; premiers ministres d’Australie, du Canada, d’Espagne, de Belgique et d’Irlande ; ainsi que des monarques et le secrétaire général de l’ONU.
Oppositions et dilemmes européens
La décision française suscite également des critiques. Dans la presse espagnole, des titres notent une opposition marquée à droite et à l’extrême droite, ainsi que des réticences dans certains secteurs de la gauche socialiste. Le Washington Post et plusieurs journaux européens évoquent la controverse interne en France et les préoccupations liées à la sécurité des communautés juives dans le pays.
En Allemagne, les quotidiens s’interrogent sur le «dilemme» de Berlin : la Frankfurter Allgemeine observe que l’Allemagne se place de plus en plus comme un défenseur d’Israël au sein européen, mais que la pression internationale rend cette position de plus en plus délicate. Le Süddeutsche Zeitung souligne la tension entre mémoire historique et réalités diplomatiques actuelles.
Quel impact ?
La presse internationale s’accorde sur un point : avec plus de 150 pays reconnaissant désormais la Palestine, l’isolement diplomatique d’Israël et, indirectement, des États-Unis sur cette question apparaît renforcé. Reste à mesurer les conséquences concrètes de la reconnaissance : implantation d’ambassades, contours d’une diplomatie française entre Ramallah et Jérusalem, et l’impact sur la recherche d’une solution durable pour les populations touchées par le conflit.
Sans préjuger de l’évolution du dossier, la décision de Paris marque un tournant diplomatique qui relance le débat sur la place de la France dans un dossier où s’entremêlent sécurité régionale, engagements historiques et pressions internationales.