Réseaux sociaux en France : 62% des 11 ans déjà en ligne

Une étude de l’Arcom publiée jeudi met en lumière une exposition précoce des mineurs aux réseaux sociaux et aux plateformes vidéo en France.

Des enfants présents avant 13 ans

Selon le rapport de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), l’âge moyen d’accès aux plateformes vidéos est de 11,2 ans et celui d’entrée sur les réseaux sociaux de 12,3 ans. Près d’un enfant sur deux (44 %) utilise des réseaux sociaux avant l’âge de 13 ans, et 62 % des mineurs interrogés déclarent avoir déjà menti sur leur âge pour s’inscrire sur ces services, la plupart interdisant l’accès avant 13 ans.

Les usages et les risques identifiés

L’étude indique que YouTube est la première plateforme fréquentée par les plus jeunes, suivie de la messagerie Snapchat et de l’application TikTok. Malgré une conscience apparente des risques (hyperconnexion, cyberharcèlement, contenus inadaptés), 77 % des 11-17 ans affirment avoir déjà été exposés à des contenus qu’ils jugent « choquants ».

  • 11,2 ans : âge moyen d’accès aux plateformes vidéos
  • 12,3 ans : âge moyen d’entrée sur les réseaux sociaux
  • 44 % : part des enfants utilisant les réseaux sociaux avant 13 ans
  • 62 % : mineurs ayant reconnu avoir menti sur leur âge
  • 77 % : exposés à des contenus choquants

Appel à des vérifications d’âge plus efficaces

Martin Ajdari, président de l’Arcom, a annoncé que l’autorité demandera aux plateformes de présenter leurs méthodes de vérification d’âge et de démontrer leur efficacité : « On va leur demander de nous présenter les méthodes avec lesquelles elles s’assurent de l’âge des utilisateurs et nous montrer en quoi elles sont efficaces. » L’Arcom appelle par ailleurs les acteurs à proposer « une offre adaptée au jeune public, différente des services proposés aux utilisateurs adultes ».

Encadrements législatifs et initiatives européennes

La question de l’âge minimal d’accès est également débattue au niveau parlementaire et européen. Une commission d’enquête parlementaire sur TikTok a, par exemple, préconisé d’en interdire l’usage aux moins de 15 ans. En France, une loi votée en juin 2023 instaurant une « majorité numérique » à 15 ans n’a pas encore été mise en œuvre, en attente d’une conformité au droit européen.

Par ailleurs, la Commission européenne a annoncé la mise en place d’un outil pilote de vérification de l’âge dans cinq États membres, dont la France, pour aider les sites et réseaux sociaux à certifier l’âge des internautes. Certaines plateformes ont déjà instauré des contrôles plus stricts pour des fonctionnalités particulières (lancement de directs, services commerciaux), sans généraliser toutefois ces vérifications à l’ensemble des utilisateurs.

En bref

L’étude de l’Arcom alerte sur une pénétration précoce des réseaux sociaux chez les mineurs en France et sur l’ampleur du phénomène de fausses déclarations d’âge. Elle réclame des mesures techniques et des offres adaptées pour protéger les plus jeunes, tandis que législateurs et instances européennes cherchent des réponses règlementaires.

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