Un ouvrier de 44 ans, condamné en première instance pour le viol de Gisèle Pelicot, sera jugé seul en appel du 6 au 9 octobre devant la cour d’assises du Gard à Nîmes.
Le dossier relancé par un unique appel
Parmi les 51 hommes condamnés dans l’affaire des « viols de Mazan », seul Husamettin D., 44 ans, a maintenu son appel. Condamné en décembre par la cour criminelle de Vaucluse à neuf ans de réclusion, il comparaîtra à Nîmes du 6 au 9 octobre afin de contester à la fois sa responsabilité pénale et sa peine, selon les éléments communiqués à l’audience.
Un passé difficile et une défense ferme
Né en Turquie, père d’un enfant trisomique et ayant connu la grande pauvreté pendant son enfance, l’accusé n’a pas renoncé à sa stratégie de défense. Placé 16 mois en détention provisoire, il comparaissait libre à Avignon, boitant et appuyé sur une canne. Il avait alors nié d’emblée les faits puis, au fil du procès, reconnu que les actes constituaient un viol.
- Première condamnation : neuf ans de réclusion par la cour criminelle de Vaucluse.
- Situation en appel : seul détenu à maintenir son pourvoi parmi les anciens condamnés.
- Prochain procès : du 6 au 9 octobre devant la cour d’assises du Gard à Nîmes.
- Risque encouru : jusqu’à 20 ans de réclusion en cas de nouvelle condamnation.
Les faits tels que décrits
Les faits reprochés remontent à juin 2019. Selon les éléments exposés au procès, Dominique Pelicot, l’ex-mari de la victime, aurait abusé de Gisèle Pelicot et recruté des hommes via Internet. La victime, aujourd’hui âgée de 72 ans, a déclaré avoir été droguée à son insu aux anxiolytiques pendant une décennie, puis violée à de multiples reprises.
L’accusé affirme s’être rendu au domicile du couple à Mazan et raconte avoir cru dans un premier temps participer à un jeu sexuel. Interrogé au procès, il a raconté: «On me dit que je suis un violeur, c’est un truc de fou. Je ne suis pas un violeur, c’est un truc trop lourd à porter pour moi.» Lors de son témoignage, il a admis que la pénétration correspondait à la définition légale du viol mais a contesté sa responsabilité pleine et entière.
Arguments de la défense et expertise
Me Sylvie Menvielle, son avocate, avait plaidé l’acquittement en arguant qu’une partie des images vidéo pouvait laisser penser à un «jeu sexuel à trois». Cette ligne de défense n’avait pas convaincu la cour d’Avignon qui l’a condamné. L’expertise psychiatrique citée au procès relève chez l’accusé «une propension aux pratiques hors normes dans la sphère sexuelle» mais ne met pas en évidence d’anomalie mentale abolissant le discernement.
À Nîmes, l’accusé comparaîtra libre pour raisons de santé. La cour d’assises devra à nouveau apprécier la réalité des faits, le degré de responsabilité et la proportionnalité de la peine, au terme d’un procès qui ravive la mémoire d’une affaire aux nombreuses victimes et aux impacts lourds pour les proches.
Au total, 51 hommes ont été reconnus coupables dans cette affaire; plusieurs autres agresseurs potentiels n’ont pas été identifiés faute d’éléments matériels ou d’images exploitables.
Faits vérifiés : dates de la condamnation en première instance, maintien de l’appel par un seul condamné, calendrier du procès en appel et éléments d’expertise cités en audience. Aucune information additionnelle n’a été ajoutée.