Lausanne / Pessac‑Léognan — L’Académie internationale du vin, réunissant des responsables de vignobles de 20 pays, a publié une lettre ouverte pour rappeler la place culturelle et le rôle de bien‑être du vin, à l’occasion des rencontres de chefs d’État à l’ONU à New York.
Un message au moment des discussions sur la santé
Créée en 1971 et basée à Lausanne (Suisse), l’Académie affirme vouloir contrer une vision qui réduit le vin à «des molécules d’alcool». Véronique Sanders, directrice du château Haut‑Bailly (AOC Pessac‑Léognan) et membre de l’Académie, explique que le courrier vise à «rappeler les bienfaits du vin» et à défendre ce qu’elle appelle «un bien commun».
Le texte paraît au moment où des réunions de travail à l’ONU portent sur la santé et le bien‑être, des sujets susceptibles d’influer sur les politiques publiques et la perception sociale de la consommation.
Équilibre entre liberté et prévention
L’Académie se dit consciente des risques liés à l’alcool et plaide pour une approche pédagogique : «Nous ne méconnaissons pas les dangers de l’excès. Mais par pédagogie, on peut à la fois préserver la liberté individuelle de consommer du vin sans abus et prôner responsabilité et contrôle», écrit l’institution citée par la directrice du château.
Les signataires dénoncent une tendance «hygiéniste» et une «dénormalisation» du vin qui, selon eux, conduit à l’effacement progressif d’un élément du patrimoine culturel occidental. «Dénormaliser, c’est annihiler un héritage, un patrimoine de l’Humanité», affirme la lettre.
Des demandes concrètes
- L’Académie appelle à des études scientifiques approfondies sur les effets de la consommation de vin.
- Elle réclame que les politiques de santé distinguent consommation modérée et abus.
- Elle annonce la publication prochaine d’un document plus complet pour étayer ses positions.
Le monde viticole, indiquent les auteurs, traverse une période de perte de crédibilité et de baisse de consommation dans la plupart des pays, phénomène auquel la lettre tente de répondre en réaffirmant que le vin incarne «huit millénaires d’histoire humaine, un ferment de joie et de partage».
Pour Véronique Sanders et d’autres acteurs du secteur, défendre le vin relève désormais d’une priorité culturelle et économique : il s’agit de concilier protection de la santé publique et reconnaissance du vin comme composante du patrimoine et du territoire.
L’Académie internationale du vin précise qu’elle publiera prochainement un dossier détaillé pour nourrir le débat et étayer ses propositions lors des instances internationales et des discussions publiques.