Ancien maire entendu comme partie civile au tribunal de Lyon
L’ancien maire de Saint‑Étienne Michel Thiollière, maire UMP‑Rad de 1994 à 2008, a été entendu comme partie civile jeudi devant le tribunal correctionnel de Lyon dans le cadre du procès dit de la « sextape ». Le procès vise l’actuel maire Gaël Perdriau (ex‑LR) et trois de ses anciens collaborateurs, poursuivis pour chantage.
Les prévenus sont accusés d’avoir tenté de réduire au silence un rival politique en le filmant à son insu avec une prostituée. Au cours de l’instruction, les enquêteurs ont mis au jour un autre projet de « kompromat » visant cette fois Michel Thiollière.
Un enregistrement évoque une mise en scène avec une mineure
Dans un enregistrement audio saisi par les magistrats, le directeur de cabinet de Gaël Perdriau, Pierre Gauttieri, évoque la possibilité, dans un échange avec un autre prévenu, de filmer l’ancien maire avec une prostituée mineure afin de le forcer à se retirer de la vie politique. Selon les éléments de l’enquête, ce projet n’a finalement pas été exécuté et a été abandonné.
Gaël Perdriau n’est pas poursuivi pour ce volet précis de l’affaire, mais les enregistrements ont renforcé le volet judiciaire et médiatique du dossier.
Thiollière déplore l’absence de soutien
Devant le tribunal, Michel Thiollière a expliqué que la révélation de ces faits en 2022 lui avait laissé « une impression de nausée permanente ». Il a dit regretter l’absence d’un soutien public de la part de M. Perdriau lorsque l’affaire a été rendue publique. Selon Thiollière, le maire actuel, qui nie les faits reprochés, a au minimum manqué de fermeté.
L’ancien élu a critiqué le fait que Pierre Gauttieri, auteur dans un autre enregistrement de menaces pronunciées en présence de M. Perdriau, n’ait pas été « recadré ». Il a également estimé que la découverte par M. Perdriau de l’existence d’une sextape détenue par un adjoint aurait dû entraîner la suppression de ses délégations.
Vers la fin du procès
Le procès, dont le calendrier a pris du retard, doit se poursuivre jusqu’en milieu de semaine prochaine. Les charges contre Gaël Perdriau et ses co‑prévenus portent gravement : M. Perdriau encourt une peine maximale théorique pouvant aller jusqu’à dix ans de prison et une inéligibilité.
Le dossier repose en grande partie sur des enregistrements saisis par les enquêteurs et sur les témoignages entendus en audience. Le tribunal devra déterminer les responsabilités et la nature exacte des manœuvres dénoncées, entre chantage avéré, projets abandonnés et responsabilités politiques.
- Lieu : tribunal correctionnel de Lyon
- Personnes concernées : Gaël Perdriau (maire actuel), Pierre Gauttieri (ancien directeur de cabinet), Michel Thiollière (partie civile)
- Accusation principale : chantage lié à une sextape
- Point d’attention : enregistrement évoquant un projet visant une prostituée mineure, abandonné