Équateur : 17 morts à la prison d’Esmeraldas, nouveau massacre

Esmeraldas, Équateur — Un nouvel épisode meurtrier a frappé jeudi 25 septembre la prison d’Esmeraldas : 17 détenus ont été tués lors d’affrontements entre gangs rivaux à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire, ont rapporté les médias équatoriens cités par la presse internationale.

Détail des événements

Les coups de feu ont retenti tôt le matin dans le centre de détention numéro 2, réveillant les riverains. Selon le quotidien El Universo et le Courrier international, la violence a éclaté dans le pavillon C après une fausse alerte sur la mort d’un détenu. Treize corps ont été retrouvés dans ce pavillon. Les assaillants auraient profité de clés dérobées à des gardiens pour ouvrir d’autres cellules et s’en prendre à des rivaux, toujours d’après ces sources.

Qui est impliqué ?

Les premières enquêtes évoquent une confrontation imputée aux Tiguerones, un gang équatorien, qui aurait ordonné l’élimination de membres de groupes adverses à l’intérieur de la prison. Le Service national des institutions pénitentiaires (SNAI) a annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités et les circonstances exactes des affrontements.

Conséquences autour de la prison

Aux abords de l’établissement, des familles de détenus se sont massées, dans l’espoir d’obtenir des nouvelles. Les forces de l’ordre ont renforcé le dispositif et ont eu recours à des gaz lacrymogènes, provoquant la panique dans les quartiers voisins, selon les témoignages relayés par la presse.

Contexte : une crise carcérale qui s’aggrave

  • La prison d’Esmeraldas est surpeuplée : 1 552 détenus pour une capacité officiellement estimée à 1 100 places, selon le Bureau de l’Ombudsman.
  • Quatre jours plus tôt, un massacre dans la prison de Machala avait coûté la vie à 14 détenus.
  • Depuis 2021, plus de 500 détenus ont été tués dans les prisons équatoriennes, signe d’une crise sécuritaire profonde qui transforme certains établissements en champs de bataille entre organisations criminelles.
  • En janvier 2024, la prison d’Esmeraldas avait déjà connu une importante évasion de 48 détenus, rappelant les failles persistantes du système pénitentiaire.

Enjeux et réactions

Ce nouveau massacre met en lumière l’incapacité des autorités à contenir la violence liée aux gangs à l’intérieur des établissements pénitentiaires. L’enquête du SNAI devra déterminer notamment comment des clés ont pu être dérobées et comment les assaillants ont pu commettre des actes d’une telle sauvagerie à l’intérieur d’un centre sous surveillance.

Les autorités locales n’avaient pas publié au moment des premiers bilans d’autres précisions officielles sur l’identité des victimes ni sur l’avancée des opérations pour sécuriser la prison. Les médias équatoriens, cités par la presse internationale, ont aussi relayé des images choquantes circulant sur les réseaux montrant des scènes de mutilation, ce qui a renforcé l’émoi national.

Ce drame s’inscrit dans un contexte plus large de montée de l’insécurité en Amérique latine, où le contrôle des territoires par les organisations criminelles se heurte souvent à des institutions pénitentiaires débordées et mal sécurisées.

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