Discours à l’Assemblée générale : tensions, chiffres et avertissements
Le premier ministre israélien s’est exprimé vendredi à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, répondant notamment aux reconnaissances récentes d’un État palestinien par une dizaine de pays, dont la France. Lors d’un long discours traduit en français par les services de presse, Benyamin Netanyahou a exigé que « Israël doive finir le travail » visant à neutraliser le Hamas à Gaza et a multiplié les mises en garde contre l’Iran et ses alliés régionaux.
Netanyahou a rappelé les attaques du 7 octobre décrites comme « la pire des attaques visant des Juifs depuis l’Holocauste », évoquant les massacres et les enlèvements qu’il attribue au Hamas. Il a donné des chiffres précis : selon lui, 1 200 civils ont été tués lors des attaques, dont plus de 40 ressortissants américains ; environ 250 personnes avaient été enlevées initialement. À ce jour, a-t-il affirmé, 207 otages ont été libérés, 48 restent détenus et 20 sont encore vivants selon les informations israéliennes présentées depuis la tribune.
Le chef du gouvernement israélien a demandé la libération immédiate des otages et a indiqué avoir tenté de leur adresser un message diffusé vers Gaza via des haut-parleurs et des communications mobiles. Il a également invité les délégations présentes à scanner un code QR affiché sur sa tablette pour voir des éléments justificatifs de ses propos.
Les autres revendications et actions évoquées
Netanyahou a raconté une série d’opérations militaires menées selon lui contre le Hezbollah, les Houthistes, des milices en Irak et des installations en Syrie, et il a affirmé que l’Iran avait vu son programme nucléaire et ses capacités balistiques fortement affaiblis par des actions coordonnées, en citant notamment le soutien passé de l’administration américaine.
Sur la question humanitaire, il a rejeté les accusations de génocide et assuré qu’Israël avait laissé entrer plus de 2 millions de tonnes d’aide vers Gaza, affirmant « 3 000 calories par personne et par jour » disponibles et accusant le Hamas et d’autres groupes de pillages. Il a aussi cité un rapport de l’ONU selon lequel 85 % des camions d’aide auraient été pillés, pour expliquer les difficultés d’acheminement.
Position sur la solution à deux États et critiques des reconnaissances
Netanyahou a vigoureusement contesté la viabilité d’un État palestinien placé à proximité immédiate de Jérusalem, comparant cette idée à « donner un État à Al-Qaïda à un kilomètre de New York après le 11 septembre ». Il a affirmé que les dirigeants palestiniens, y compris l’Autorité palestinienne, ne soutenaient pas une solution à deux États et a dénoncé la glorification des auteurs d’attentats et les paiements aux terroristes.
Le Premier ministre a enfin appelé la communauté internationale à maintenir la pression sur l’Iran, demandant le rétablissement des sanctions du Conseil de sécurité et soulignant selon lui la nécessité de poursuivre les actions visant à empêcher la reconstitution de capacités nucléaire iraniennes.
- Lieu : Assemblée générale, New York
- Occasion : 80e session de l’ONU
- Points clés : demande de démilitarisation de Gaza, libération des otages, avertissement contre l’Iran
Le discours, très offensif, vise à justifier la continuité des opérations militaires israéliennes et à faire pression diplomatique contre les reconnaissances d’un État palestinien. Il a provoqué des réactions contrastées au sein de l’Assemblée générale, où plusieurs délégations ont des positions divergentes sur la stratégie à adopter pour apaiser le conflit.