Crise au Labour : Burnham défie Starmer à Manchester

Manchester, 29 septembre 2025. Lors de la conférence annuelle du Labour, Andy Burnham, maire du Grand Manchester, a lancé un réquisitoire frontal contre la direction du parti et pointé ce qu’il a qualifié de «climat de peur» au sein du Labour. Ses critiques mettent en lumière les tensions internes autour des récentes coupes sociales et du virage politique du gouvernement de Keir Starmer.

Des attaques publiques au sommet du parti

Dimanche, Andy Burnham a dénoncé publiquement les exclusions de députés considérés comme dissidents après leur opposition au projet de loi réduisant certaines prestations sociales, notamment celles versées aux personnes en situation de handicap. Selon Burnham, ces sanctions traduisent un climat où le débat est étouffé et où la dissidence est sanctionnée plutôt que considérée.

La sortie de l’édile, ancien candidat à la direction du Labour, pose un défi politique à Keir Starmer. Elle intervient dans un contexte de popularité en berne pour le premier ministre : selon un sondage YouGov cité par la presse, son taux d’opinion favorable est tombé à 21 %, un plancher inédit.

Budget, troubles internes et montée des alternatives

Le texte contesté, adopté en juillet, visait à maîtriser la hausse des dépenses publiques et inclut des économies estimées à environ 2 milliards de livres sur les aides aux personnes handicapées. Ces mesures ont provoqué une onde de choc au sein du parti et alimenté des dissidences parlementaires.

  • Opinion militante : un sondage de LabourList en août indiquait que 59 % des militants souhaitaient que le parti adopte une ligne plus à gauche.
  • Menace de scission : Jeremy Corbyn a lancé le mouvement «Your Party», attirant potentiellement une frange radicale du parti, tandis qu’un quart des militants se disaient prêts à suivre des alternatives plus radicales.
  • Pression électorale : la percée du parti pro-Brexit Reform UK et la popularité de figures comme Nigel Farage renforcent la pression sur le Labour pour reconquérir les électeurs traditionnels du Nord.

Burnham : profil et ambitions

Élu à la tête du Grand Manchester en 2017, Andy Burnham est vanté par certains médias comme l’un des responsables locaux les plus efficaces du pays. Sa gestion locale, saluée pour la relance économique de la région, lui vaut une stature nationale renforcée et alimente des spéculations sur ses ambitions au-delà du Nord de l’Angleterre. Il a déjà candidaté deux fois à la direction du parti (2010 et 2015).

Dans son discours, Burnham a appelé à un «programme politique qui parle vraiment aux gens», axé sur le coût de la vie et les préoccupations concrètes des électeurs. Son positionnement apparaît comme une tentative de rassembler l’aile gauche et centriste du parti autour d’un récit plus populaire.

Quel avenir pour Starmer ?

Les critiques publiques de Burnham exposent la fragilité de la majorité interne et obligent Keir Starmer à arbitrer entre fermeté sur la ligne gouvernementale et nécessité de reconstruire une unité interne. Pour l’instant, la menace d’une dissidence généralisée reste une préoccupation majeure : sans coalition élargie au sein du parti, la direction pourrait voir sa capacité à gouverner affaiblie.

Sources : déclarations publiques lors de la conférence du Labour, sondages YouGov et LabourList, comptes rendus du Guardian et du Figaro.

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