La Maison-Blanche a présenté lundi un ensemble de 20 propositions destiné à mettre fin aux violences et à organiser la reconstruction de la bande de Gaza. Le plan, porté par le président Donald Trump, combine mesures de sécurité — désarmement du Hamas et déploiement d’une force internationale — et dispositif de gouvernance et d’aide humanitaire sous supervision internationale.
Les principales mesures retenues
- Suspension des opérations militaires : les combats et bombardements sont gelés pendant que les étapes de retrait et d’échanges progressifs sont mises en place.
- Échange d’otages et de prisonniers : dans les 72 heures suivant l’acceptation publique de l’accord par Israël, tous les otages vivants ou décédés doivent être rendus. En contrepartie, Israël libérerait des détenus palestiniens, dont des personnes condamnées à perpétuité.
- Amnistie conditionnelle : les membres du Hamas qui déposent les armes et acceptent de coexister pacifiquement pourraient bénéficier d’une amnistie ; ceux qui veulent partir auraient des itinéraires sûrs vers des pays d’accueil.
- Désarmement complet : tunnels, infrastructures militaires et capacités de production d’armes du Hamas seront détruits et rendus inopérants, sous vérification par des observateurs indépendants.
Mécanismes de sécurité et de gouvernance
Le plan prévoit la mise en place d’un Conseil de paix international, présidé par Donald J. Trump, chargé de superviser la transition et la reconstruction. Un gouvernement transitoire technocratique, composé de Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux, assurerait la gestion quotidienne des services publics.
Pour garantir la sécurité, les États-Unis et leurs partenaires arabes et internationaux déploieraient immédiatement une force internationale de stabilisation (FIS/ISF). Cette force travaillerait à former et appuyer des forces de police palestiniennes, avec la coopération de pays de la région — notamment la Jordanie et l’Égypte — et en coordination avec Israël pour sécuriser les frontières et empêcher l’entrée d’armements.
Aide humanitaire et reconstruction
L’aide à Gaza serait acheminée sans délai via les Nations unies et ses agences, le Croissant-Rouge ou d’autres organismes internationaux jugés neutres. Le plan reprend des engagements déjà évoqués : réhabilitation des réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement, remise en état des hôpitaux et des boulangeries, équipements pour déblayer les décombres et rouvrir les voies de communication. Le point de passage de Rafah rouvrirait dans les deux sens.
Sur le volet économique, un groupe d’experts préparerait un plan de développement visant à attirer des investissements et créer des emplois. Une zone économique spéciale avec tarifs et accès préférentiels est également prévue pour favoriser la relance.
Garanties politiques et conditionnalités
Le texte affirme qu’aucune population ne sera contrainte de quitter Gaza : les habitants qui le souhaitent pourront partir puis revenir. Le plan fixe une feuille de route vers la réforme de l’Autorité palestinienne, avec l’objectif affiché d’ouvrir à terme une «voie crédible» vers l’autodétermination et la création d’un État palestinien, reconnue comme aspiration du peuple palestinien.
Le document insiste sur la nécessité d’un processus de déradicalisation et d’un dialogue intercommunautaire destiné à favoriser un changement des mentalités. Les mesures de sécurité — démilitarisation, présence temporaire de forces internationales et formation des forces locales — sont présentées comme des conditions pour permettre ce retour à la normalité.
Points de vigilance
- La réussite du plan dépendra de la mise en œuvre effective du désarmement et du contrôle des points d’entrée pour empêcher le réarmement.
- La confiance des populations locales et la capacité des institutions palestiniennes à se réformer restent des inconnues majeures.
- Le rôle central attribué à une instance dirigée par un chef d’État étranger et la mise en place d’une force internationale poseront des questions diplomatiques et juridiques complexes.
Au cœur du projet, l’exécutif américain garantit son engagement : «si le Hamas rejette l’accord, Israël aura le soutien total des États-Unis», souligne la présentation officielle. Le plan combine donc promesses de sécurité, reconstruction économique et horizon politique — mais sa mise en œuvre exigera consensus international, contrôles stricts et adhésion locale.