Donald Trump a présenté lundi à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, une initiative américaine visant à mettre fin au conflit dans la bande de Gaza. L’annonce, faite aux côtés du Premier ministre israélien, expose un dispositif combinant cessez-le-feu, libération d’otages et acheminement massif d’aide humanitaire, et propose une nouvelle formule de gouvernance pour Gaza excluant le Hamas.
Les mesures clés annoncées
- Un cessez‑le‑feu permanent et un retrait progressif des forces israéliennes du territoire de Gaza.
- La libération des otages : Washington fixe la mise en œuvre de mesures pour obtenir la remise en liberté des personnes retenues.
- Un afflux d’aide humanitaire organisé et sécurisé pour les populations civiles de l’enclave.
- Une nouvelle gouvernance proposée pour assurer l’administration de Gaza après la phase de crise, explicitement conçue pour exclure le Hamas.
Vague de réactions internationales
Les annonces de la Maison Blanche ont déclenché une série de réactions contrastées à travers le monde. L’Autorité palestinienne a salué les « efforts sincères et déterminés » et déclaré accorder sa confiance à l’action américaine. À l’opposé, le groupe du djihad islamique a dénoncé « une recette pour la poursuite de l’agression contre le peuple palestinien ».
- France : Emmanuel Macron a rendu hommage « à l’engagement » visant à mettre fin à la guerre et à obtenir la libération des otages, appelant Israël à s’engager sur cette base.
- Royaume‑Uni : Keir Starmer a dit « soutenir fermement » l’initiative, insistant sur l’urgence d’ouvrir l’aide humanitaire et de libérer les otages.
- Personnalités : Tony Blair a qualifié le plan d’« audacieux et intelligent », estimant qu’il offrait la meilleure chance d’en finir avec deux années de guerre.
- Union européenne : António Costa a appelé toutes les parties à « saisir ce moment pour donner une véritable chance à la paix ». L’Allemagne a mis en garde contre le risque de « gâcher » l’opportunité, tandis que l’Italie a jugé le projet « ambitieux ».
- Pays arabes et musulmans : Égypte, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Turquie, Indonésie et Pakistan ont publié un communiqué commun saluant le rôle des États-Unis et exprimant leur volonté de contribuer à la finalisation et à la mise en œuvre de l’accord.
- ONU : Tom Fletcher, responsable humanitaire, a estimé que le projet ouvrait « de nouvelles possibilités » pour livrer l’aide nécessaire et a assuré la disponibilité de l’organisation pour contribuer à l’application du plan.
Enjeux et perspectives
Le plan de M. Trump cherche à concilier les exigences israéliennes de sécurité et la nécessité d’un retour à une vie civilisée pour les habitants de Gaza. Mais son exclusion explicite du Hamas comme interlocuteur pose une question centrale : comment assurer la stabilité durable d’une gouvernance qui ne s’appuie pas sur l’acteur dominant local ?
Diplomatiquement, l’initiative place les pays arabes et les institutions internationales au premier plan pour garantir le financement, la sécurité et la logistique d’une transition. Le succès du projet dépendra désormais de la capacité de Washington, d’Israël, des partenaires régionaux et de l’ONU à transformer ces annonces en accords concrets et vérifiables sur le terrain.
À New York, la présentation a marqué un tournant politique; reste à voir si la feuille de route pourra tenir face aux réalités militaires et aux divisions régionales.