Paris : six membres d’AFO ultradroite condamnés deux ans ferme

Six condamnations pour association de malfaiteurs à caractère terroriste

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu mardi son verdict dans le dossier du groupe d’ultradroite connu sous le sigle AFO (Action des forces opérationnelles). Six hommes ont été condamnés à deux ans d’emprisonnement ferme pour avoir fomenté des actes visant la communauté musulmane et pour association de malfaiteurs à caractère terroriste.

Les prévenus condamnés, âgés de 39 à 76 ans, ont été reconnus coupables d’avoir participé à des réunions préparatoires « destinées à l’affrontement avec la communauté musulmane », selon les éléments versés au dossier. Le tribunal a précisé que ces peines de deux ans seraient exécutées à domicile sous bracelet électronique.

Parmi les condamnés : le fondateur et le chef de cellule

Parmi les condamnés figurent Guy Sibra, 72 ans, présenté comme le fondateur d’AFO, Bernard Sorel, 76 ans, décrit comme le chef de la cellule Île-de-France, et Daniel Raimbault, 39 ans, ancien militaire recruté pour ses connaissances en explosifs. Ces identités ont été confirmées au cours du procès et reprises dans le jugement.

Le tribunal a également prononcé, pour d’autres prévenus, une peine d’un an de prison ferme et cinq peines de prison avec sursis contre six personnes, dont trois femmes. Quatre autres mis en cause ont été relaxés de l’association de malfaiteurs à caractère terroriste ; trois d’entre eux ont toutefois été condamnés à des amendes pour détention illicite d’armes.

Un groupe hiérarchisé et des projets violents

Les investigations menées par les services de police et relayées pendant le procès ont décrit l’AFO comme une organisation « hiérarchisée et structurée » qui, entre 2017 et 2018, a recruté une quinzaine de membres se présentant comme « patriotes » et partageant un attrait pour le milieu militaire. Les enquêteurs ont mis au jour des projets d’actions violentes visant des lieux symboliques liés à l’islam en France.

Le procès s’est tenu dans un contexte marqué par une hausse des actes antimusulmans en France : entre janvier et mai 2025, ces actes ont augmenté de 75 % par rapport à la même période en 2024, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur cités pendant la procédure. L’augmentation a été particulièrement nette pour les atteintes aux personnes.

Conséquences judiciaires et message des autorités

Le jugement du tribunal correctionnel de Paris sanctionne une dérive vers des actes planifiés à caractère violent et vise à cautériser des réseaux clandestins organisés autour de la haine religieuse. Les peines prononcées, associées aux mesures de contrôle électronique, veulent aussi répondre aux craintes d’une réitération d’actes ciblés.

Les personnes condamnées peuvent, selon la procédure, engager des voies de recours. Le dossier reste sensible : il illustre la vigilance des services de sécurité face à des cellules radicalisées prêtes à passer à l’acte et l’attention portée par la justice aux faits qualifiés d’association de malfaiteurs terroriste.

Tags

Partagez cette article :

Recevez gratuitement tous les matins à 7H votre journal par email ! Désabonnez-vous quand vous le souhaitez.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore