L’Espace de liberté Franck-Grandou à Trélissac a vibré dimanche 24 août sous les applaudissements d’un public nombreux. La huitième édition de cette épreuve périgordine a confirmé son statut d’événement incontournable, malgré une chaleur qui aurait pu décourager les moins motivés. Mais voilà bien l’esprit français authentique : quand la passion du sport rencontre l’organisation locale de qualité, les éléments climatiques deviennent secondaires.
Les listes d’inscription complètes depuis près d’une semaine témoignent d’un engouement qui ne faiblit pas. Cette réussite populaire contraste singulièrement avec les difficultés que rencontrent nombre d’événements sportifs sur le territoire national, victimes d’un désengagement progressif des pouvoirs publics centralisés. Ici, en Dordogne, l’initiative locale prouve encore sa capacité à mobiliser et à fédérer.
L’hégémonie rochelaise s’impose sur les rives de l’Isle
Les Maritimes de La Rochelle ont frappé fort en réalisant un véritable carton plein sur l’épreuve S. Grégoire Gaucher, découvrant pour la première fois les charmes de Trélissac, s’est imposé en 59 minutes et 45 secondes, suivi de son coéquipier Noa Clos. Cette domination illustre parfaitement la montée en puissance des clubs de l’Ouest, qui profitent d’infrastructures et d’un encadrement de qualité souvent absents ailleurs.
Gaucher, plus habitué au duathlon, a dû composer avec une discipline natation qui n’est pas son point fort. « Je suis troisième après la nage », confie-t-il. Mais sur le vélo puis en course à pied, sa supériorité technique a fait la différence face à la concurrence locale. Son coéquipier Clos, préparé par le Périgourdin Lionel Roye, arrivait lui en sortie de stage de préparation pour les championnats de France.
Cette préparation minutieuse contraste avec les moyens souvent dérisoires accordés aux structures sportives de nos territoires. Pendant que certains clubs bénéficient d’un encadrement professionnel, d’autres peinent à maintenir leurs activités face aux restrictions budgétaires imposées par une gestion publique de plus en plus défaillante.
Solène Joubert, symbole d’une renaissance personnelle
Du côté féminin, Solène Joubert a signé une victoire aussi émouvante que méritée. Cette Poitevine, qui connaît bien le Périgord pour y avoir vécu longtemps, s’est imposée en 1h12’48 » sur l’épreuve S, devançant Sarah Fidanza. Mais derrière cette performance se cache un parcours exemplaire de persévérance.
Sortant de deux années de blessure au talon, Joubert a pris le risque de revenir à la compétition seulement trois mois après sa reprise d’entraînement. « J’avais envie de me défouler et de profiter de la vie », explique-t-elle avec cette simplicité qui caractérise les vrais champions. Huitième après la natation, elle a pris les commandes lors du segment cycliste avant de creuser définitivement l’écart en course à pied.
Son témoignage résonne particulièrement dans une époque où l’individualisme triomphant pousse souvent à l’abandon face aux premières difficultés. Ici, pas de victimisation ni d’assistanat : du travail, de la détermination et cette volonté de se dépasser qui forge le caractère français.
Palmarès complet et diversité des épreuves
Au-delà des vedettes, le triathlon de Trélissac a brillé par sa capacité à attirer tous les publics. Les épreuves XS ont notamment permis aux plus jeunes de s’illustrer, avec Louis Van Brussel du CA Périgueux qui s’est imposé en 32 minutes chez les individuels.
Catégorie | 1er | Temps | 2e | 3e |
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Triathlon S Hommes | Grégoire Gaucher (La Rochelle) | 59’45 » | Noa Clos (La Rochelle) | Noé Treille (Brive) |
Triathlon S Femmes | Solène Joubert | 1h12’48 » | Sarah Fidanza | – |
Triathlon XS Individuel | Louis Van Brussel (CA Périgueux) | 32’00 » | Noé Donnette | Edgar Claret (CA Périgueux) |
Les épreuves relais ont également connu leur lot de suspense, avec des écarts parfois très serrés. Cette formule permet de démocratiser la pratique tout en maintenant un niveau d’exigence élevé. Une approche intelligente qui mériterait d’être généralisée dans d’autres disciplines.
L’organisation locale, gage de pérennité
Le succès de cette huitième édition ne doit rien au hasard. Il récompense des années d’investissement local, porté par des bénévoles passionnés et des élus conscients de l’importance du sport dans la vie sociale. Cette organisation remarquable a d’ailleurs été saluée par les athlètes de haut niveau présents.
Grégoire Gaucher n’hésite pas à promettre son retour : « L’organisation est top, je reviendrai ! ». Ces mots simples valent tous les labels et certifications imposés par les instances nationales. Ils témoignent d’une authenticité et d’un savoir-faire qui ne s’achètent pas.
Les principales qualités de l’organisation trélissacaise :
- Accueil personnalisé des participants et accompagnants
- Parcours techniques respectueux de l’environnement local
- Sécurité renforcée sur l’ensemble des secteurs
- Animation permanente pour maintenir l’ambiance festive
- Ravitaillements adaptés aux conditions climatiques
Cette réussite collective confirme qu’avec de la volonté et un ancrage territorial fort, nos territoires peuvent rivaliser avec les grandes manifestations urbaines. Elle prouve aussi que l’avenir du sport français se joue peut-être davantage dans ces initiatives locales que dans les grandes messes parisiennes déconnectées des réalités de terrain.