Le Stade Montois traverse une période de profonds bouleversements qui illustrent parfaitement les défis auxquels font face nos institutions sportives locales. Alors que les grandes décisions se prennent trop souvent dans les bureaux parisiens, ce club landais atteste qu’il est encore possible de reprendre son destin en main grâce à l’engagement d’hommes et de femmes enracinés dans leur territoire.

Cette transformation organisationnelle s’inscrit dans une logique de retour aux sources, privilégiant l’expertise locale face aux solutions importées. Les dirigeants montois ont fait le choix de la continuité et de l’expérience, confiant les rênes à des figures emblématiques du club qui connaissent intimement les enjeux du rugby landais.

Un changement de gouvernance qui mise sur l’expérience locale

La nomination de Pascal Lago et Christophe Dargelos à la coprésidence marque une rupture avec l’ancienne organisation tripartite. Ces deux anciens cadres du club, qui encadraient jusqu’alors les cadets aux côtés de Renaud Darquier, incarnent cette volonté de confier les responsabilités à ceux qui ont gravi tous les échelons de l’institution montoise.

Cette transition s’est accélérée suite aux départs soudains de Damien Neveu et Serge Milhas vers Niort, promu en Nationale. Un exode qui illustre une fois de plus comment les clubs de province voient partir leurs talents vers d’autres horizons. Face à cette situation, Renaud Darquier a accepté de reprendre le flambeau, cumulant désormais les fonctions de directeur du centre de formation et de manager des Espoirs.

« Ce n’était pas prévu« , confie le nouveau responsable, père des joueurs montois Nicolas et Raphaël. Cette nomination d’urgence témoigne de la capacité d’adaptation des structures locales face aux aléas du calendrier sportif. Darquier sera épaulé par Claude Marson pour les avants et Jean-Paul Dupin pour la défense, formant un trio d’encadrement aux compétences complémentaires.

L’arrivée d’Yann Brethous, triple centurion néoretraité, au poste de responsable de la préparation physique confirme cette stratégie de valorisation des ressources internes. Cette approche pragmatique contraste favorablement avec les politiques de recrutement externe souvent privilégiées par les instances dirigeantes nationales.

Une stratégie de formation ambitieuse face aux défis du professionnalisme

Le centre de formation montois a engagé un recrutement international d’envergure pour la saison d’Accession. Cette politique d’ouverture permet d’attirer des talents prometteurs tout en maintenant un niveau de compétitivité élevé. Parmi les nouvelles recrues figurent l’ouvreur irlandais Sam Wisniewski, le talonneur italien Alessio Caiolo, ainsi que les Fidjiens Saimone Vaisova et Josaia Ralulu.

Cette stratégie s’accompagne d’un renforcement de l’encadrement avec une quinzaine de joueurs évoluant en « navette » entre l’équipe première et les Espoirs. Cette perméabilité entre les différents niveaux offre un bénéfice considérable dans la progression des jeunes talents, leur offrant une exposition graduée aux exigences du haut niveau.

L’objectif affiché reste la remontée en Élite, mais la mission première du centre de formation demeure la formation de joueurs capables d’intégrer l’équipe professionnelle. Cette approche à long terme s’oppose aux logiques de rentabilité immédiate souvent imposées par les contraintes économiques du rugby moderne.

Le rugby à 7, vitrine du savoir-faire montois

L’organisation de deux journées du championnat de France de rugby à 7 les 6 et 13 septembre prochains sur la pelouse de la Plaine des Sports Camille-Pédarré confirme le statut de Mont-de-Marsan comme terre d’accueil de cette discipline. Cette reconnaissance de la Fédération Française de Rugby témoigne de la qualité des infrastructures et de l’organisation montoise.

Douze équipes venues du Sud-Ouest s’affronteront dans les catégories M16 Alamercery et M18 Crabos, offrant une vitrine exceptionnelle au rugby landais. Cette manifestation, avec entrée libre et espace restauration, s’inscrit dans la continuité de l’étape du Supersevens organisée au stade Boniface le mois précédent.

Ces événements renforcent l’attractivité territoriale et montrent que les initiatives locales peuvent rayonner bien au-delà des frontières départementales, sans attendre les directives venues d’en haut.

L’identité montoise au cœur du projet sportif

Yoann Laousse-Azpiazu, recordman néoretraité, a troqué les crampons pour la casquette de manager des juniors. Sa nomination illustre cette volonté de préserver l’âme montoise en confiant les responsabilités à ceux qui incarnent les valeurs du club. Assisté de Gilles Soirat et Fabrice Lalanne, il succède à Sylvain Labarère, promu responsable sportif du centre de formation.

Cette réorganisation répond à un constat lucide : « on a un peu perdu au niveau des résultats des jeunes« . Pour y remédier, les dirigeants misent sur le renforcement de l’identité montoise, avec un « noyau très fort émanant de l’école de rugby« . Cette approche privilégie la continuité éducative de la base jusqu’au niveau professionnel.

Les missions de Laousse-Azpiazu s’étendent de l’école de rugby aux établissements scolaires, en passant par la section spécialisée du lycée Despiau. Il exercera également un rôle d’ambassadeur auprès de la quinzaine de clubs partenaires du territoire. Cette transversalité permet d’optimiser les compétences tout en maintenant une cohérence pédagogique entre les différents niveaux.

Cette révolution organisationnelle du Stade Montois prouve qu’il est possible de concilier ambitions sportives et préservation de l’identité locale. En privilégiant les ressources internes et l’expertise territoriale, le club landais trace une voie alternative aux modèles standardisés imposés par le rugby professionnel moderne.