Gouvernement en péril : l’alliance Macron-LR face à sa chute imminente

Gouvernement en péril : l'alliance Macron-LR face à sa chute imminente

Dans les couloirs du pouvoir, la tension monte. François Bayrou, tout juste nommé à Matignon, joue déjà sa survie politique. Le Premier ministre centriste a sorti de sa manche une stratégie audacieuse que personne n’avait anticipée : engager la responsabilité de son gouvernement sur le désendettement de la France dès le 8 septembre prochain. Un coup de poker qui risque fort de se transformer en hara-kiri politique tant les cartes sont défavorables à l’alliance fragile entre macronistes et LR.

La grande illusion du pouvoir macroniste

Le Conseil des ministres de rentrée du 27 août 2024 s’est tenu dans une atmosphère surréaliste. Autour de la table, les ministres affichaient un calme de façade qui ne trompait personne. Emmanuel Macron a exprimé son « soutien total » à François Bayrou et à sa démarche suicidaire. Pendant que certains présentaient leurs dossiers comme si de rien n’était, d’autres calculaient déjà le temps qu’il leur restait pour laisser une empreinte.

Comment ne pas voir dans cette mascarade l’illustration parfaite de l’arrogance d’un pouvoir déconnecté ? Depuis sept ans, le macronisme gouverne comme si les Français lui avaient donné un blanc-seing. La réalité est tout autre : jamais un gouvernement n’a été aussi fragile sur le plan arithmétique. Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, le duo Macron-Bayrou joue à la roulette russe avec cinq balles dans le barillet.

En coulisses, les ministres ne se font guère d’illusions. Un proche de Gérald Darmanin confie : « C’est l’abattement total. Nous sommes en pleine sidération. » Comment pourrait-il en être autrement quand le Premier ministre lui-même s’apprête à présenter une politique de désendettement qui ne convainc ni la gauche ni l’extrême droite ?

Le piège mortel tendu par François Bayrou

L’initiative du maire de Pau surprend par son audace mais aussi par sa naïveté politique. Engager la responsabilité du gouvernement sur la question du désendettement, c’est offrir sur un plateau d’argent l’opportunité aux oppositions de renverser l’exécutif. François Bayrou, fin stratège habituellement, semble avoir perdu son sens tactique en acceptant le poste de Premier ministre.

Cette manœuvre désespérée révèle surtout l’impasse dans laquelle se trouve le macronisme finissant. Incapable de bâtir une majorité stable, le Président s’accroche à une alliance contre-nature avec Les Républicains qui ne trompe personne. Les élus LR eux-mêmes sont divisés sur la stratégie à adopter :

  • Soutenir un gouvernement impopulaire et perdre leur identité politique
  • Voter contre et précipiter une crise institutionnelle
  • S’abstenir et montrer leur faiblesse stratégique
  • Négocier des concessions sur leurs thèmes de prédilection

Le calendrier politique ne laisse aucune place au doute. Les élections municipales ont d’ores et déjà été fixées aux 15 et 22 mars 2025, comme si le gouvernement voulait verrouiller l’agenda avant sa chute programmée. Cette précipitation traduit bien la panique qui s’est emparée des cercles du pouvoir.

Ministres en sursis : entre fatalisme et calculs politiques

Dans ce théâtre d’ombres, les ministres oscillent entre résignation et cynisme. Impossible pour eux de se projeter au-delà du 8 septembre. Les dossiers urgents sont traités a minima, tandis que les réformes structurelles sont repoussées aux calendes grecques. Comment pourrait-il en être autrement quand l’épée de Damoclès est si proche de tomber ?

Ministre Position Perspectives d’avenir
Gérald Darmanin Attentisme calculé Retour aux mandats locaux
Rachida Dati Loyauté apparente Reconquête de la mairie de Paris
Élisabeth Borne Travail technique Retrait de la vie politique

Cette paralysie gouvernementale intervient au pire moment pour la France. Les défis économiques et sociaux n’ont jamais été aussi pressants, mais l’exécutif se trouve piégé dans des considérations politiciennes. Les territoires et les collectivités locales seront une fois de plus les grands oubliés de cette séquence parisienne où l’on se préoccupe davantage de sauver sa carrière que de servir les Français.

Pendant ce temps, nos élus locaux doivent jongler avec des budgets contraints et des compétences toujours plus lourdes. Ils attendent désespérément un État partenaire quand ils ne trouvent qu’un pouvoir central absorbé par ses propres tourments existentiels.

L’après-Bayrou déjà en préparation

Dans les coulisses du pouvoir, les scénarios post-Bayrou se multiplient. Une dissolution de l’Assemblée nationale reste l’option la plus probable en cas de censure. Mais à quel prix pour le pays ? Une nouvelle période d’instabilité politique achèverait de décrédibiliser nos institutions déjà fragilisées.

Le calendrier institutionnel s’annonce chargé : vote de censure le 8 septembre, possible dissolution dans la foulée, campagne éclair et élections législatives anticipées avant la fin de l’année. Une séquence politique inédite sous la Ve République qui témoigne de l’impasse dans laquelle nous a conduits le macronisme.

La France mérite mieux que ces jeux d’appareil. Nos concitoyens attendent des réponses concrètes sur le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration et la souveraineté nationale. Au lieu de cela, ils assistent à un spectacle navrant où l’ego des uns et le carriérisme des autres priment sur l’intérêt général.

Le coup d’éclat de François Bayrou apparaît finalement comme l’ultime soubresaut d’un pouvoir à l’agonie. Sa carte sortie de nulle part n’aura servi qu’à précipiter la chute d’un édifice déjà branlant. Les Français, eux, n’ont plus qu’à attendre que les débris retombent pour reconstruire sur des bases plus solides.

Tags

Partagez cette article :

Recevez gratuitement tous les matins à 7H votre journal par email ! Désabonnez-vous quand vous le souhaitez.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore