François Bayrou est une nouvelle fois au cœur des discussions politiques après l’échec de sa dernière initiative. Le maire de Pau et président du Mouvement démocrate (MoDem) avait misé sur une stratégie choc pour réunir les forces centristes, mais son plan n’a pas rencontré l’adhésion espérée. Rapidement, adversaires et alliés lui ont reproché une « pêche d’orgueil » et un excès de confiance.
Un plan audacieux finalement abandonné
À la mi-août, François Bayrou avait proposé la création d’une « liste commune » centriste pour les prochaines échéances européennes, espérant peser davantage face aux grands partis. Il rêvait d’un rassemblement capable de porter une voix indépendante entre La République en marche (LREM) et les formations traditionnelles. Mais ses appels n’ont pas trouvé d’écho : ni les cadres de LREM, déjà focalisés sur leur propre campagne, ni certains élus centristes, divisés sur la méthode, n’ont suivi.
Des critiques tant à droite qu’à gauche
L’échec a donné lieu à des railleries : la droite classique a dénoncé un « caprice politique », tandis que la gauche a brocardé « un tour de passe-passe sans substance ». Certains opposants ont évoqué une « pêche d’orgueil », expression rapidement reprise par les réseaux sociaux. Même au sein du MoDem, des voix se sont élevées pour souligner « un manque de préparation » et une « méconnaissance du calendrier électoral ».
En Nouvelle-Aquitaine, quelle portée régionale ?
Dans la région, où François Bayrou reste une personnalité influente, l’épisode suscite réflexion. Les cadres du MoDem en Nouvelle-Aquitaine s’interrogent sur l’équilibre à trouver entre autonomie locale et alliance nationale. Pour les prochaines municipales et régionales, certains envisagent de renforcer les coopérations avec LREM, d’autres préfèrent préserver une identité centriste distincte.
- À Pau, où Bayrou est maire depuis 2014, les acteurs politiques locaux surveillent de près les réactions de la population.
- Dans les Landes et en Gironde, le MoDem cherche à conforter ses positions dans les conseils départementaux.
- Plus largement, plusieurs élus régionaux souhaitent que le mouvement reste un « arbitre » entre la gauche et la droite.
Certains observateurs estiment que ce revers pourrait paradoxalement renforcer Bayrou : il apparaît comme un acteur toujours prêt à prendre des risques, marque de sa longévité politique. D’autres jugent que l’image d’un dirigeant trop sûr de lui pourrait nuire au MoDem si elle se répète avant des scrutins cruciaux.
Pour l’heure, François Bayrou n’a pas lâché prise. Dans ses dernières prises de parole, il appelle au « sens de l’unité » et à la « clarté des engagements ». Reste à savoir si, après ce pari manqué, il saura retrouver l’oreille des centristes comme des électeurs de Nouvelle-Aquitaine.