Le Sud-Gironde s’apprête à franchir une étape décisive dans sa politique de mobilité territoriale. Dès le 1er septembre 2024, le syndicat Sud-Gironde Mobilités déploiera une offre de transport entièrement gratuite, marquant une rupture avec les politiques centralisées qui délaissent trop souvent nos territoires ruraux. Cette initiative locale illustre parfaitement comment nos élus de proximité réussissent là où l’État échoue depuis des décennies.
Un réseau de transport qui redessine la carte du Sud-Gironde
L’ambition du syndicat Sud-Gironde Mobilités dépasse largement les projets timides habituellement concoctés dans les ministères parisiens. Trois communautés de communes ont rejoint cette aventure : Sud-Gironde, Convergence Garonne et Réolais en Sud-Gironde. Une alliance territoriale qui prouve que nos élus locaux savent encore prendre des initiatives sans attendre les directives de Bercy.
La signalétique bleu et orange qui fleurit ces derniers jours sur les arrêts témoigne de cette dynamique concrète. Contrairement aux grands projets ferroviaires qui accumulent les retards et les surcoûts, ici tout est prêt pour le lancement. Le site Internet et la plateforme de réservation seront opérationnels dès le 28 août, preuve qu’une gestion rigoureuse peut encore exister en France.
D’un autre côté, cette carte du renouveau n’est pas complète. La Communauté de communes du Bazadais reste en dehors du dispositif, révélant les limites de cette coordination territoriale. Parallèlement, la Communauté de communes de Montesquieu développe sa propre offre, illustrant une fois de plus que nos territoires innovent malgré l’absence de vision nationale cohérente.
Gratuité totale : le pari d’une accessibilité démocratique
L’approche retenue bouleverse les codes habituels des transports publics français. Les trois lignes régulières A, B et C ouvrent leurs portes à tous, sans distinction sociale ni économique. Cette gratuité universelle contraste avec les dispositifs parisiens souvent complexes et discriminatoires qui excluent les classes moyennes.
Le transport à la demande adopte une logique plus ciblée mais reste généreux. Les résidents des trois communautés de communes partenaires bénéficient de deux trajets quotidiens, tandis que les travailleurs du territoire peuvent également en profiter sur présentation d’une attestation employeur. Une approche pragmatique qui privilégie l’activité économique locale face aux dogmes redistributifs habituels.
Seule exception notable : le transport d’utilité sociale confié à l’association Cap Solidaire. Ce service spécialisé accompagne les personnes en situation de handicap ou confrontées à des vulnérabilités sociales, démontrant qu’une politique sociale efficace peut s’articuler avec des initiatives territoriales ambitieuses.
| Service | Public concerné | Conditions d’accès |
|---|---|---|
| Lignes régulières A, B, C | Tout public | Gratuit sans conditions |
| Transport à la demande | Résidents + Travailleurs | 2 trajets/jour, attestation employeur |
| Transport d’utilité sociale | Personnes handicapées/vulnérables | Via Cap Solidaire |
Horaires et fréquences : une logique d’efficacité territoriale
L’organisation du réseau révèle une connaissance fine des besoins locaux que n’auraient jamais pu saisir les technocrates parisiens. La ligne A connecte stratégiquement Cérons, Cadillac, Béguey et Podensac, tandis que la ligne B dessine une boucle intelligente entre Toulenne et Langon. La ligne C complète ce maillage en reliant La Réole à Gironde-sur-Dropt.
Les horaires de fonctionnement s’adaptent aux rythmes de vie réels : de 6h30 à 19h30 en semaine, avec une fréquence de trente minutes vers les gares. Cette régularité permet enfin aux habitants de planifier leurs déplacements sans subir l’imprévisibilité chronique des transports français.
Le transport à la demande complète intelligemment ce dispositif avec 105 points d’arrêt répartis sur le territoire. Accessible de 8h30 à 12h30 puis de 13h30 à 17h30, il s’accompagne d’un service express aux heures de pointe (6h30-8h30 et 17h30-19h30) vers les principales gares.
Cette organisation révèle cinq lignes TAD express particulièrement stratégiques :
- Landiras et Illats vers la gare de Cérons
- Preignac et Barsac vers Cérons
- Sainte-Croix-du-Mont, Verdelais, Saint-Maixant et Saint-Macaire vers Langon
- Villandraut, Noaillan, Léogeats et Fargues vers Langon
- Castets-et-Castillon, Saint-Pardon, Saint-Pierre-de-Mons vers Langon
Organisation pratique : simplicité d’usage face à la complexité administrative
Le fonctionnement du weekend illustre parfaitement l’approche réaliste du syndicat. Le samedi, les trois lignes régulières maintiennent leur service de 9h30 à 18h30, reconnaissant les besoins commerciaux et sociaux du territoire. En revanche, le transport à la demande reste limité aux jours ouvrables, évitant les surcoûts inutiles du dimanche.
La procédure de réservation privilégie la simplicité : un numéro unique (05 33 14 01 50), un site Internet et une application mobile. La réservation doit s’effectuer avant 17h l’avant-veille, délai raisonnable qui permet une organisation efficace sans contrainte excessive.
Cette ligne virtuelle entre Gironde-sur-Dropt et Langon via la D113, disponible de 9h à 17h30 sur demande, symbolise l’innovation territoriale. Plutôt que d’imposer des trajets fixes coûteux, elle s’adapte aux besoins réels des usagers, approche que devraient méditer nos planificateurs nationaux.
L’initiative Sud-Gironde Mobilités valide que nos territoires n’ont pas besoin d’attendre les réformes hypothétiques de l’État pour transformer leur quotidien. Face à l’immobilisme parisien, cette révolution douce des transports prouve que l’avenir de la France se construit dans ses territoires, par ses élus de proximité et pour ses habitants.
