Darmanin à la manœuvre du tournant social

À l’occasion d’une intervention très commentée, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réaffirmé, ce vendredi, son cap « social », une nouvelle stratégie gouvernementale visant à désamorcer tensions et critiques sur la sécurité. Entre discours et annonces, le locataire de la rue Oudinot souhaite inscrire son action dans un registre plus inclusif, inscrit dans les préoccupations quotidiennes des Français.

Réenchanter l’action publique par le social

Selon le journaliste politiques Guillaume Tabard, Darmanin sort sa « carte du tournant social » pour répondre à deux impératifs : montrer qu’il n’est pas seulement le garant de l’ordre, mais aussi un artisan du lien social ; et contrer les accusations de durcissement excessif portées par l’opposition et certains médias. Dans son propos, il insiste sur l’importance des politiques en faveur de la cohésion de quartier, de la prévention de la délinquance et de l’accompagnement des publics fragiles.

Objectifs affichés et premières pistes

Au-delà du seul verbe, le ministre a égrené plusieurs initiatives sur lesquelles il entend travailler :

  • Renforcement des budgets locaux – Destinés aux associations d’aide sociale et aux structures de médiation dans les quartiers.
  • Mise en place de nouveaux dispositifs – Stages d’insertion, actions d’accompagnement pour les jeunes décrocheurs et les demandeurs d’asile.
  • Partenariats renforcés – Collaboration avec les collectivités territoriales de Nouvelle-Aquitaine, notamment en Gironde et dans les Landes, pour créer des pôles d’écoute et de soutien.

En Nouvelle-Aquitaine : un accueil prudent

Dans notre région, si plusieurs élus saluent l’angle social, ils restent vigilants. À Bordeaux, le conseil municipal envisage de solliciter l’État pour financer des maisons de quartier supplémentaires. À Pau et à Périgueux, on pointe le besoin de moyens humains : surveillance de nuit, équipes mobiles de médiation et coordinateurs sociaux. Certains acteurs associatifs espèrent quant à eux un volet formation et emploi plus ambitieux, afin de répondre à la précarité persistante, notamment dans les zones rurales.

Les critiques à l’horizon

Les ténors de l’opposition divergent sur la sincérité et l’envergure de ce supposé « tournant social ». Ils dénoncent une opération de communication, un effet d’annonce avant les prochaines échéances électorales. D’autres questionnent la cohérence d’un ministre jugé jusqu’à présent très ferme sur l’immigration et la sécurité intérieure.

Un pari à réaliser

Pour Gérald Darmanin, réussir ce nouveau positionnement passe par un suivi technique et budgétaire précis. Les collectivités de Nouvelle-Aquitaine, déjà engagées sur le terrain, sont appelées à mesurer l’impact concret des mesures annoncées. Dans les mois à venir, l’exécution et l’évaluation de ces dispositifs serviront de baromètre à la faisabilité de ce « tournant social », entre volonté politique nationale et réalités locales.

Journaliste pour « Nouvelles d’Aquitaine »

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