Dépendre d’Olivier Faure : un pari à haut risque

À la suite des élections législatives de juin 2025, la majorité présidentielle a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale. Dans ce contexte d’incertitude, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a conditionné tout soutien futur à une série de réformes sociales et écologistes. Cette posture suscite des interrogations sur la viabilité d’un tel partenariat, mises en avant par le journaliste Guillaume Tabard.

Un contexte national sous tension

Emmanuel Macron, réélu en 2022 et porté par la coalition Renaissance, fait face à une Assemblée fragmentée. Sans majorité claire, le gouvernement d’Élisabeth Borne doit désormais composer avec plusieurs forces politiques, parmi lesquelles le PS d’Olivier Faure occupe une place centrale. Faure a annoncé qu’il n’accorderait sa confiance qu’à l’exécutif s’il obtenait des garanties fortes sur :

  • La hausse du salaire minimum et l’indexation des retraites sur l’inflation ;
  • Le renforcement des services publics de proximité ;
  • Un plan massif pour la transition énergétique.

Les réserves de Guillaume Tabard

Dans sa chronique, Guillaume Tabard met en garde contre le risque d’instabilité qu’un tel partenariat pourrait générer. Selon lui :

  • Les demandes du PS pourraient se heurter à l’hostilité d’élus centristes et conservateurs, fragilisant la cohésion gouvernementale.
  • Un soutien conditionnel créerait un précédent : chaque petite formation politique pourrait à son tour imposer des exigences en contrepartie de sa voix.
  • À terme, cela risquerait de diluer la ligne politique de la majorité et de nuire à la visibilité des décisions prises.

Enjeux pour la Nouvelle-Aquitaine

Sur notre territoire, le PS tient plusieurs collectivités clés : la ville de Bordeaux sous la mandature de Pierre Hurmic, la communauté d’agglomération de Pessac, ou encore plusieurs cantons des Landes et de la Dordogne. Une alliance gouvernementale trop précaire pourrait :

  • Retarder le déploiement de projets régionaux cofinancés par l’État (transition énergétique, rénovation des lycées) ;
  • Mettre en difficulté les élus locaux face aux attentes des citoyens en terme de services publics ;
  • Susciter une nouvelle montée de la défiance envers les institutions nationales dans les zones rurales.

Quelles perspectives pour l’exécutif ?

Face à ces avertissements, l’Élysée et Matignon doivent désormais évaluer finement les marges de manœuvre. Deux stratégies sont à l’étude :

  • Conserver une posture d’ouverture, tout en limitant la portée des concessions pour préserver l’identité du projet présidentiel.
  • Aller chercher un soutien ponctuel parti par parti, en négociant accord après accord, mais au risque d’un « mille-feuille » législatif complexe.

Dans les deux cas, le risque d’un exécutif à géométrie variable demeure. Guillaume Tabard, fidèle à sa mission d’éditorialiste, invite les décideurs à mesurer avec prudence le coût politique d’une telle dépendance, en gardant à l’esprit l’exigence de cohérence et de stabilité qu’attendent les Français.

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