Alors que la campagne viticole 2024 se termine à peine, les professionnels du vin en Aquitaine se tournent déjà vers la récolte 2025. Après une année marquée par des épisodes de canicule et des pluies rares, cette nouvelle vendange s’annonce déterminante pour l’avenir des appellations régionales.
Contexte et enjeux climatiques
Les vignobles bordelais, bergeracois et charentais ont subi cet été une sévère sécheresse et des températures record. Les prévisions météorologiques pour le printemps 2025 prévoient une alternance d’épisodes orageux et de pics de chaleur, avec un risque de stress hydrique accru. Pour les viticulteurs, l’enjeu consiste à trouver le juste équilibre entre maturité des raisins et préservation de la vigne.
Perspectives de la récolte 2025
Plusieurs facteurs seront à surveiller :
- La date de floraison et de véraison, déterminantes pour la qualité aromatique des vins ;
- Les volumes potentiels, susceptibles d’être inférieurs à la moyenne décennale ;
- La concentration en sucres et en polyphénols, vecteurs de la typicité des appellations ;
- La maîtrise de la vigne via des pratiques adaptées (coupe rase, irrigation localisée, enherbement contrôlé).
Impacts pour les appellations d’Aquitaine
Chaque territoire devra composer avec ses spécificités :
- À Bordeaux, les grands crus pourraient afficher des rendements modérés mais une excellente concentration ;
- Dans le Bergeracois, les vignerons misent sur une récolte précoce pour éviter les orages de fin d’été ;
- En Charente, les distillateurs de cognac surveillent la teneur en alcool potentiel dès la maturité des raisins.
Vers de nouvelles pratiques viticoles
Face aux aléas climatiques, plusieurs domaines innovent déjà :
- Installation de capteurs dans les parcelles pour mieux piloter l’irrigation ;
- Travail du sol limité et enherbement partiel pour maintenir l’humidité ;
- Recherche de porte-greffes plus résistants à la sécheresse.
Les échanges entre vignerons et chercheurs, soutenus par les organisations professionnelles, sont plus que jamais essentiels pour adapter les pratiques au quotidien. La récolte 2025 pourrait ainsi impulser un mouvement durable vers une viticulture plus résiliente.
