Un projet touristique audacieux pour Gaza
Selon une enquête du Figaro, l’administration Trump a envisagé en 2020 un projet baptisé « Great Trust » visant à transformer le littoral de la bande de Gaza en zone touristique de type Riviera. Portée par Jared Kushner et l’ancien ambassadeur en Israël David Friedman, cette initiative inédite prévoyait la création de plages aménagées, de marinas, d’hôtels haut de gamme et d’infrastructures pour attirer les flux de visiteurs du monde entier.
Des promesses de croissance et de stabilité
Le plan « Great Trust » s’inscrivait dans le cadre plus large du « Deal of the Century », l’accord de paix israélo-palestinien porté par Donald Trump. Les promoteurs américains espéraient générer plusieurs milliards de dollars d’investissements, créer des milliers d’emplois et offrir aux Palestiniens une alternative économique tangible à la dépendance vis-à-vis de l’aide internationale. Sur le papier, un statut semi-autonome serait accordé à la zone côtière, favorisant la libre circulation des touristes via Israël et l’Égypte.
Frein sécuritaire et refus politique
Malgré l’enthousiasme initial, plusieurs obstacles ont ralenti le projet. D’abord, les craintes sécuritaires liées aux tensions récurrentes entre le Hamas et Israël ont dissuadé de nombreux investisseurs. Ensuite, les instances politiques palestiniennes, soucieuses de préserver leur souveraineté, ont rejeté l’idée d’une zone démilitarisée sous influence américaine et israélienne. Enfin, le changement d’administration à Washington a enterré toute poursuite du dossier.
Vers un avenir incertain pour le littoral de Gaza
À ce jour, aucune construction n’a débuté, et le littoral de Gaza reste stocké sous les décombres des affrontements successifs. Les partisans du projet estiment que, malgré ses failles, « Great Trust » aurait pu offrir un modèle de développement original pour ramener la stabilité dans la région. Ses détracteurs y voient, au contraire, une manœuvre de pression politique mal calibrée, détournant l’attention des enjeux fondamentaux du conflit israélo-palestinien.
Enjeux et perspectives
- Économique : potentiel de création d’emplois et de recettes touristiques.
- Sécuritaire : risques liés à l’instabilité et aux attaques transfrontalières.
- Politique : remise en question de la souveraineté palestinienne.
- Diplomatique : test de l’influence américaine dans la région post-Trump.
Si le projet « Great Trust » demeure à l’état d’étude, il illustre la volonté des États-Unis, à l’époque de Donald Trump, d’envisager des solutions innovantes pour le Proche-Orient. Reste à savoir si une future administration osera relancer cette vision ambitieuse ou laissera le littoral de Gaza à l’abandon, au cœur d’une guerre d’ombre entre acteurs locaux et grandes puissances.