Le projet « Great Trust », étudié par l’administration Trump en 2018, a ressurgi dans un ouvrage publié en 2025. Il proposait de métamorphoser la bande de Gaza en une zone balnéaire comparable à la Côte d’Azur, en lançant un vaste plan d’investissement étranger. Aujourd’hui encore, cette idée suscite interrogations et débats sur sa faisabilité et ses implications politiques.
Un plan ambitieux de relance économique
- Investissements massifs : près de 50 milliards de dollars sur dix ans destinés à construire hôtels, marinas et infrastructures touristiques.
- Zone économique spéciale : statut juridique extraterritorial, exonérations fiscales et régulation assouplie pour attirer les entreprises américaines et européennes.
- Énergie et eau : pipelines et câbles sous-marins connectant Gaza à Israël pour l’eau potable et l’électricité, complétés par des fermes solaires.
- Transport : projet de liaison ferroviaire à grande vitesse reliant Gaza à Tel-Aviv et à Jérusalem, plus un port de plaisance international.
Obstacles politiques et diplomatiques
Malgré l’enthousiasme affiché par certains conseillers de la Maison-Blanche, le plan Great Trust est resté lettre morte. Plusieurs freins sont pointés :
- Absence d’accord palestinien : l’Autorité palestinienne, déjà fragilisée, n’a jamais donné son feu vert, et le gouvernement de Gaza, dominé par le Hamas, est resté méfiant.
- Position d’Israël : Jérusalem redoutait surtout une ouverture des frontières qui pourrait renforcer le Hamas ou compliquer la sécurité à sa frontière.
- Contexte régional instable : la flambée des tensions et les opérations militaires dans la région rendaient tout chantier de grande ampleur difficilement envisageable.
Un héritage controversé
Ce plan de « Riviera de la paix » traduit la volonté de certains responsables américains de lier développement économique et stabilisation politique. Mais pour l’heure, Gaza reste plongée dans une crise humanitaire et sécuritaire profonde. Les partisans d’une approche plus réaliste estiment qu’un tel projet nécessiterait d’abord un accord politique durable et une démilitarisation effective de la région.
Si le « Great Trust » n’a pas survécu aux équilibres géopolitiques, il met en lumière l’idée qu’un redressement économique massif pourrait, à terme, servir de levier pour la paix. Reste à savoir si ces propositions renaîtront dans un futur contexte diplomatique plus apaisé.