À New York, Macron reconnaît l’État palestinien à l’ONU

Emmanuel Macron a annoncé lundi, depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, la reconnaissance par la France d’un État palestinien. L’allocution, prononcée lors d’une conférence conjointe avec l’Arabie saoudite, a ouvert la session de l’ONU et provoqué des réactions immédiates internationales, notamment de la part des États-Unis et d’Israël.

Une annonce solennelle à la tribune

Assurant que ‘le temps de la paix est venu’, le président français a déclaré ‘je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine’, saluant la nécessité d’un retour rapide à un cessez-le-feu. Il a exprimé l’exigence de la libération des 48 otages détenus par le Hamas et demandé l’arrêt des bombardements à Gaza pour sauver des vies civiles.

Conditions et feuille de route proposées

Macron a posé plusieurs conditions et étapes pour concrétiser la reconnaissance et la mise en place d’une diplomatie effective :

  • Libération des otages : condition préalable à l’ouverture d’une ambassade et à la normalisation des relations diplomatiques.
  • Démantèlement et désarmement du Hamas : état réclamé pour permettre une gouvernance palestinienne légitime.
  • Administration de transition : intégrant l’Autorité palestinienne et soutenue par une formation et un équipement des forces de sécurité palestiniennes.
  • Mission internationale : possibilité d’un déploiement civil et sécuritaire, en liaison avec les autorités palestiniennes et avec le consentement d’Israël.

Le président a également décrit l’objectif d’un État palestinien souverain, indépendant et démilitarisé, à construire après un cessez-le-feu et des efforts massifs de stabilisation et de reconstruction à Gaza.

Réactions internationales

La décision a suscité des critiques, en particulier de Washington. La porte-parole de la Maison-Blanche a rapporté que le président américain, Donald Trump, considérait la démarche française comme ‘une récompense pour le Hamas’, selon le Figaro. Par ailleurs, la délégation palestinienne n’a pas obtenu de visas américains pour assister à l’Assemblée générale, selon la même source.

Israël a fermement rejeté l’idée d’un État palestinien : le Premier ministre Benyamin Netanyahou a réaffirmé son refus et menacé d’étendre la colonisation en Cisjordanie. À Riyad, le ministre saoudien des Affaires étrangères Faycal Ben Farhane a appelé d’autres pays à suivre une ‘mesure historique similaire’ pour relancer la solution à deux États.

Contexte et enjeux

La France devient ainsi la première puissance occidentale à reconnaître officiellement l’État palestinien, alors qu’une centaine d’États membres de l’ONU reconnaissent déjà la Palestine. Emmanuel Macron a rappelé le cadre historique, citant la résolution de 1947 sur le partage et affirmant que la reconnaissance des droits palestiniens ‘n’enlève rien aux Israéliens’.

Le président a aussi condamné sans nuance l’attaque du 7 octobre perpétrée contre Israël, tout en avertissant des risques d’un embrasement régional : expulsion de populations, annexion ou faits accomplis modifiant irrémédiablement la situation sur le terrain. Selon lui, préserver la possibilité d’une solution à deux États relève d’une responsabilité collective.

La décision française relance le débat diplomatique international sur la meilleure manière d’aboutir à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. Elle ouvre aussi un nouveau chapitre de tensions entre Paris, Washington et Tel-Aviv, et devrait entraîner des développements diplomatiques à suivre dans les jours et semaines à venir.

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