Les dirigeants européens reçus par Xi Jinping
Les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Charles Michel, ont participé du 2 au 3 septembre à un sommet européen-chinois à Pékin. Cette rencontre, placée sous le signe de l’« ouverture vers l’Est » promue par la Chine, constitue un temps fort de la diplomatie bruxelloise face aux enjeux économiques et géopolitiques mondiaux.
Un agenda centré sur l’économie et la connectivité
Au cœur des discussions figurait le partenariat « routes de la soie », que la Chine souhaite renforcer pour promouvoir les infrastructures de transport, l’énergie et le numérique. Les représentants de l’UE ont salué la volonté de Pékin d’ouvrir davantage ses marchés aux entreprises européennes, tout en insistant sur la réciprocité des investissements et la protection des normes sociales et environnementales.
- Transport et logistique : accord sur la modernisation de corridors ferroviaires entre la Chine et l’Europe.
- Gaz et énergies vertes : discussions sur l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) et le développement de technologies vertes.
- Technologies numériques : échanges autour de la cybersécurité et de la souveraineté des données.
Des préoccupations géopolitiques toujours présentes
Si le ton est resté positif, plusieurs points de friction ont été évoqués : la question des droits de l’homme au Xinjiang, la transparence des investissements chinois en Europe et la dépendance énergétique. Des experts européens ont rappelé la nécessité de préserver l’autonomie stratégique de l’Union face à Pékin, tout en préservant un dialogue constructif.
Un défi pour la souveraineté européenne
Cet épisode diplomatique met en lumière le dilemme de l’UE : diversifier ses partenariats économiques sans compromettre ses principes et sa liberté d’action. À l’heure où la rivalité sino-américaine s’intensifie, Bruxelles mise sur un positionnement équilibré, entre coopération commerciale et défense de ses intérêts stratégiques.
Au lendemain de ce sommet, l’Union européenne repartira de Pékin avec de nouveaux engagements commerciaux et une feuille de route pour renforcer son influence en Asie. Reste à savoir si ces avancées permettront vraiment de concilier croissance et indépendance politique.