Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s’est rendu vendredi sur le chantier très contesté de l’autoroute A69, qui doit relier Toulouse à Castres. Il a déclaré que les travaux « reviennent à plein régime » et exprimé l’espoir d’une livraison « dans une grande année, environ 12 à 13 mois supplémentaires ».
Reprise progressive après des arrêts judiciaires
Le ministère a confirmé en début de semaine une reprise effective des travaux depuis le 17 juin, menée par Atosca, le futur concessionnaire chargé des travaux. Interrogé sur les recours en cours, le ministre s’est dit « optimiste » quant à l’audience prévue devant la cour administrative d’appel de Toulouse, aux environs de la fin novembre, qui doit statuer au fond sur les recours des opposants.
Tabarot a également rappelé l’importance du respect des décisions de justice : « Nous respecterons bien sûr les prochaines décisions de justice et nous espérons que ces décisions de justice seront respectées également par les opposants du projet, qu’ils accepteront : on est dans un État de droit, quelle que soit la décision, il faut la respecter. »
Le point de vue du concessionnaire
Du côté du futur concessionnaire, Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca, a insisté sur l’objectif de respecter les engagements contractuels. « Je suis là pour respecter un contrat, pour livrer une autoroute attendue sur ce territoire et je suis là bien entendu pour respecter les décisions de justice », a-t-il déclaré. Selon lui, la reprise s’appuie sur des moyens proches de ceux employés avant l’arrêt : près de 800 personnes mobilisées et environ 320 engins sur le terrain.
Une contestation qui perdure
Le projet de 53 km entre Castres et Toulouse suscite une opposition ancienne et diverse. Depuis le lancement des travaux au printemps 2023, les opposants ont multiplié actions et recours : manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cœur de zones à défendre (ZAD), et procédures juridiques. En février, le tribunal administratif de Toulouse avait estimé qu’il n’existait pas de « raison impérative d’intérêt public majeur » (RIIPM) justifiant l’impact environnemental du projet, décision qui avait conduit à un arrêt des travaux.
En mai, la cour administrative d’appel a autorisé la reprise des travaux après une demande conjointe de l’État et du concessionnaire. Les collectifs écologistes ont annoncé des mobilisations, dont un rassemblement récent dans le Tarn et une « turboteuf » en juillet. Une nouvelle mobilisation prévue ce samedi a été interdite par la préfecture du Tarn ; les forces de l’ordre, présentes sur place, ont par ailleurs saisi de nombreuses armes lors d’opérations de contrôle liées aux rassemblements.
Calendrier et enjeux
- Reprise effective des travaux : depuis le 17 juin.
- Effectifs mobilisés selon Atosca : environ 800 personnes et 320 engins.
- Prochaine échéance judiciaire : audience en cour administrative d’appel à Toulouse, fin novembre.
- Objectif officiel : livraison et inauguration dans ~12–13 mois si le chantier se maintient au rythme actuel.
Le dossier de l’A69 mêle enjeux d’aménagement, impératifs environnementaux et questions juridiques. Tant que la cour administrative d’appel n’aura pas statué au fond, le calendrier annoncé par le ministre restera conditionné aux décisions de justice et à l’évolution de la mobilisation locale.